Environnement : "Pena" à Mérignac et à Saint-Jean d’Illac en Gironde dans le collimateur de l'Etat

La société Pena spécialisée dans le recyclage de déchets basée en Gironde fait partie des 13 sites industriels français placés en " vigilance renforcée". Elle est notamment visée pour ses rejets atmosphériques et l'envol de poussières et de métaux.

C'est une liste de treize sites industriels potentiels dangereux.
Ils traitent des eaux usées ou encore produisent du sucre ou des engrais. Et le groupe Pena spécialisé dans le retraitement des métaux en Gironde en fait partie. Il est aujourd'hui placé par l'Etat en "vigilance renforcée" du fait de non-conformités ou d'incidents récurrents. 
 

La sécurité des sites industriels à risques est globalement satisfaisante sur l'ensemble du territoire, mais plusieurs sites font encore l'objet d'incidents réguliers ou de non-conformités récurrentes

Le ministère de la Transition écologique 


Selon l'hôtel de Roquelaure, le spécialiste aquitain du recyclage ne respecterait pas les normes en matière de rejets dans l'environnement. Un diagnostic que ne conteste pas le groupe, mais qu'il justifie dans la difficulté de se mettre aux normes.

Philippe Despreaux (Directeur Général), estime que "sur un certain nombre de sujets, historiquement à Mérignac ou à Saint-Jean-d'Illac, nous nous sommes vus imposer des seuils d'émission de bruit d'odeurs et autres beaucoup plus contraignants que les arrêtés ministériels parfois pour certains inapplicables". 

Pour sortir de cette liste noire, l'exploitant va devoir se mettre aux normes

Comme les cinq autres exploitants, le spécialiste du recyclage a jusqu'au 31 décembre 2022 pour mettre en place toutes les mesures de réduction des risques qu'ils ont dû s'engager à appliquer.

Cela concerne par exemple, les émissions d'ammoniac à Saint-Jean-d'Illac. Elles sont supérieures au seuil autorisé. " Nous avons un outil, une colonne de lavage qui nous permet d'abattre l'ammoniac. Nous allons faire sur les douze mois qui viennent six campagnes de mesure pour montrer au ministre que nous nous mettons en conformité".  
 

Nous allons nous mettre en conformité

Philippe Despreaux, Directeur Général Pena

Le groupe Pena a donc remis aux services du ministre de la Transition écologique un plan de mise en conformité. Il est consultable par le public sur le site du ministère, "gage de transparence pour les riverains" et pression supplémentaire sur les contrevenants. 

S’il ne le respecte pas, il s’expose d’abord à une mise en demeure, puis à des amendes et astreintes journalières. La liste sera révisée une fois par an.

Pena, entreprise familiale devenue un groupe traduit devant la justice en 2021

Depuis l’arrêté préfectoral d’autorisation de 2015, la société de recyclage de déchets a fait l'objet d'au moins six inspections. Toutes ont révélé des inconformités. En mai 2021, le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné Péna Métaux à Mérignac à une peine d’une amende de 200 000 euros dont 100 000 avec sursis.

Elle était poursuivie après des plaintes déposées par la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) de Nouvelle-Aquitaine et l'association écologiste Sepanso pour non-respect d’une mise en demeure dans l’exploitation d’une entreprise classée pour l’environnement (ICPE).

La justice a sanctionné l'industriel pour n'avoir pas remis à niveau la filtration des poussières de nickel émises par l'entreprise, comme demandé lors d'une première mise en demeure en janvier 2019. Le groupe qui est en désaccord avec le jugement a fait appel.

" Name and shame "

C'est la première fois qu'une liste de sites placés en vigilance renforcée, et des plans d’action correspondants est rendue publique. Cette pratique anglo-saxonne du " name and shame " (nommé et couvrir de honte pour faire réagir), utilisée pour les mauvais payeurs, s'applique désormais à la sécurité industrielle. " Le fait de rendre public ces plans est un gage de transparence, cela donne plus de force et de portée aux engagements des industriels", souligne les services de la ministre Barbara Pompili.
Ce nouveau dispositif intervient une semaine après la mise en examen de la société Lubrizol, pour les dégâts environnementaux provoqués par l’incendie en 2019. Le site et celui des entrepôts de Normandie Logistique à Rouen avaient été détruits.

 

La liste de treize sites appartenant à six industriels

*les sites de Mérignac (rejets atmosphériques et aqueux, envol de poussières et métaux) et de Saint-Jean d'Illac (rejets atmosphériques) de la société Pena spécialisée dans les déchets,

*les sites de Morains-le-Petit (intégrité des bacs de stockage), Connantre (intégrité des bacs) et Escaudoeuvres (conversion d'une chaudière charbon, conséquences de la rupture d'un bassin) de la société Tereos spécialisée dans la production sucrière,

*le site d'Achères (risque incendie, sécurité du personnel, sécurité générale du site) du Service public de l'assainissement francilien (Siapp),

*le site Esso de Port-Saint-Jérôme-sur-Seine (inspection de réservoirs, installation d'un système de détection de gaz, amélioration d'un système d'extinction automatique),

*les fromageries Lactalis de Riom-es-Montagne, Raguin-Vercel, Lons-le-Saulnier, Xertigny et Laval-Changé (conformité des rejets aqueux)

*Yara, pour le site de Montoir-de-Bretagne.

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