Etudiants à Bordeaux : ne pas négliger sa santé mentale

Après dix-huit mois de confinement et d'isolement pour bon nombre d'entre eux, les étudiants retrouvent les bancs de l'université. Mais leur santé mentale, mise à mal par la crise, reste fragile. Il existe des aides, parfois gratuites, auxquelles recourir en cas de détresse psychologique.

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C'est peut-être un des aspects "positifs" liés à la pandémie. La santé mentale des Français n'a jamais autant été prise en compte. Anxiété, troubles du sommeil, manque d'énergie, crise de larmes… autant de symptômes d'un mal-être, mis en exergue par le confinement.     

Les étudiants, se sont eux aussi souvent retrouvés en prise avec cette détresse. A l'isolement du confinement, parfois dans des logements exigus, s'est ajoutée la précarité en cas de perte d'emploi, et les doutes sur leur formation et leur avenir. Selon une étude publiée en janvier 2021 par Ipsos et la Fondation  FondaMental, un tiers des 18-24 ans se trouvaient alors en détresse psychologique.

Neuf mois plus tard, où en est-on ? La vie a repris, les commerces ont rouvert, et la vie estudiantine devrait reprendre de plus belle…  Depuis leur inscription à la fac, les étudiants de deuxième, voire de troisième année ont suivi la majorité de leur enseignement à distance. Conséquence : en cette rentrée de septembre, les premières années ne seront pas les seuls à découvrir l'immersion dans un environnement universitaire. 

Répercussions sur le long terme

La fin d'un isolement, qui ne marquera pas pour autant la disparition des troubles psychologiques, prévient Grégory Michel, professeur de psychologie clinique à l'université de Bordeaux . " "Nous avons vu des étudiants qui étaient complètement sidérés par la situation. Ils présentaient des états de stress post traumatique."
"Certes, aujourd'hui, on ressent un apaisement avec le retour de l'enseignement en présentiel. Mais il va encore falloir considérer les répercussions à long terme de toute cette période d'isolement, qui a duré un an et demi. Lors de crise anxieuse, la personne lutte contre ce mal-être, elle résiste au maximum. Et à un moment donné, l'organisme ne tient plus",
poursuit-il.

Les étudiants doivent toujours respecter les gestes barrières, porter le masque… Il y a encore de nombreuses incertitudes liées à l'arrivée de nouveaux variants. Penser que toute cette détresse émotionnelle a disparu, c'est un leurre.

Grégory Michel, professeur de psychologie clinique à l'université de Bordeaux

Aux angoisses reliées à la situation actuelle, s'ajoute une crainte de l'avenir. "Ce qui paraissait linéaire, c’est-à-dire : effectuer une formation, pour obtenir un diplôme puis un emploi, ne l'est plus. De même, que ce soit à l'échelon national ou international, l'incertitude est désormais au cœur de nos vies", analyse le professeur.

"Le danger principal, c'est l'isolement"

Autant de facteurs qui impliquent une vigilance accrue sur cette frange de la population. "Les étudiants sont, par définition, en période de transition dans leur vie. Cela fait d'eux des personnes vulnérables qui nécessitent des repères solides", rappelle Grégory Michel.  Premier réflexe en cas d'apparition de symptômes de détresse : se tourner vers l'extérieur.

Après des mois de confinement, les étudiants ne vont sans doute pas s'ouvrir aux autres dès la rentrée, juste parce que les cours reprennent en présentiel. Mais il est très important d'aller vers les autres étudiants, pour partager son ressenti, quitte à se forcer un peu. Le danger principal, c'est l'isolement.

Grégory Michel, professeur de psychologie clinique à l'université de Bordeaux

Quel accompagnement pour les étudiants ?

Plusieurs dispositifs existent pour accompagner les étudiants fragilisés et les aider dans les moments de détresse.

Santé psy étudiant : depuis le 1 er février, le gouvernement a lancé le dispositif Chèque santé psy. Ce dispositif permet à l'étudiant(e) de bénéficier de trois consultations de 45 minutes auprès d'un psychologue, d'un psychothérapeute ou d'un psychiatre. Le patient bénéficiaire du chèque n'a pas à avancer la consultation, son montant de 30 euros est directement réglé par le ministère de l'Enseignement supérieur.

Pour en bénéficier, il faut au préalable consulter un médecin traitant ou le service de santé universitaire afin d'obtenir une ordonnance. Une fois celle-ci en poche, l'étudiant(e) devra se rendre sur le site et choisir un psychologue dans la liste des partenaires du dispositif. Pour bénéficier du chèque santé psy, il n'est pas possible de consulter le psychologue de son choix sans s'assurer au préalable qu'il figure sur cette liste.
Ainsi, à titre d'exemple, sur Bordeaux, une quinzaine de psychologues partenaires sont recensés, contre quatre pour Mérignac, cinq sur Talence, sept pour Pessac, et aucun sur Cenon, Floirac ou Lormont.

- La plateforme téléphonique CovidPsy33 : cette plate-forme de l'hôpital Charles Perrens, joignable au 0 800 71 08 90, est accessible du lundi au vendredi de 10h à 17h. Elle offre un accompagnement psychologique gratuit à tous les Girondins

- Les mutuelles : depuis le mois de mars 2021, et ce jusqu'au 31 décembre 2021, toute personne disposant d'une complémentaire santé peut se voir rembourser quatre consultations chez le psychologue, dans une limite de 60 euros par séance.
Certaines mutuelles remboursent déjà les consultations auprès des psychologues. C'est partiellement le cas de la Mutuelle des étudiants (LMDE ) qui rembourse depuis un an la première séance en intégralité, puis prend en charge 40 euros sur les 3 séances suivantes.

Le site soutien-etudiant.info : ce site recense tous les services de soutien psychologique existants sur Bordeaux. Il propose également de précieux conseils pour prendre soin de sa santé psychologique quand on est étudiant

- L'espace santé étudiant de l'université de Bordeaux permet des consultations gratuites avec différents professionnels de santé, dont des psychologues. La prise de rendez-vous s'effectue au 05 33 51 42 00

- La cellule de veille et d'écoute pour les étudiants de Science Po Bordeaux : une cellule accessible par téléphone au 06 31 95 11 06  et par mail à l'adresse ecoute@sciencespobordeaux.fr

- Le réseau d'écoute des écoles d'ingénieurs de Bordeaux INP  avec une personne référente joignable par e-mail

- Le formulaire en ligne de l'Université Bordeaux Montaigne pour signaler ses difficultés et bénéficier un soutien moral.

Aide aux étudiants : retrouvez sur cette carte les aides que nous avons recensées dans différents secteurs partout en France > 

 

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