Ce dimanche 4 juillet, le parquet de Bordeaux fait le point sur l'enquête sur le meurtre de Sandra Pla. L'ex-conjoint mis en cause aurait organisé sa planque pour la surprendre au matin pour "des explications" mais explique avoir vécu "un trou noir" au moment des faits.
Un rassemblement avait lieu ce dimanche 4 juillet en fin d'après-midi, en mémoire de Sandra Pla, décédée poignardée ce vendredi matin. Mickaël F., son ex-compagnon mis en cause parce qu'il la harcelait depuis des mois quasi-quotidiennement, avait vu sa garde à vue prolongée. Ce dimanche, il a été déféré à la mi-journée en vue de sa mise en examen du chef "d'homicide volontaire par conjoint".
Dans un communiqué, le parquet de Bordeaux a fait le point sur le déroulé des faits du 2 juillet.
C'est vers 9 heures vendredi 2 juillet que les services de police sont contactés. Il s'agit alors d'un "différend familial" au 32 bis rue Camena d'Almeida à Bordeaux. A leur arrivée, "des témoins sur place déclaraient avoir entendu des cris de femme" et expliquaient aux policiers qu’à cette adresse vivaient une jeune femme et sa fille âgée de 4 ans, séparées du père. Ils expliquent également que, depuis quelques mois, il "rôdait régulièrement aux alentours du domicile depuis la séparation que l’intéressé ne supportait manifestement pas".
Une voisine, présente sur les lieux, déclarait aux policiers que, la veille, elle avait vu la jeune femme laquelle s’était confiée sur ses relations avec son ex compagnon, déclarant qu’elle ne se sentait plus menacée car la situation était en voie d'apaisement.
Le policiers décident d'entrer comme personne ne répond à leurs appels et "découvraient le corps sans vie de la jeune femme dans le salon, le visage en sang portant manifestant des traces de coups de couteau". Le SMUR dépêché sur les lieux n'est pas parvenu à la réanimer.
Interpellation du suspect
Le parquet de Bordeaux rend compte de l'opération de recherche et d'interpellation du suspect, Mickael F., l'ex-compagnon de Sandra Pla.
Car "dans le même temps, les policiers arrivaient à localiser l’ex compagnon de la victime à son domicile situé à 650 mètres de là, rue Emile Combes à Mérignac où il s'était retranché". grâce à l'intervention du RAID, il est interpellé à 12h13, placé en garde à vue pour "homicide par conjoint". L’enquête est confiée à la DZPJ de Bordeaux.
Une planque et un "trou noir"
Au cours de sa garde-à-vue, "le mis en cause a reconnu s’être rendu au domicile de son ex compagne le 2 juillet dès 4H30 du matin, et avoir attendu, caché dans un appentis toute la nuit". Apparemment, il avait préparé des affaires dans un sac à dos dont des gants.
A 8h30, il déclare avoir vu "l’enfant et sa mère partir à l’école". Et c'est dès le retour de cette dernière, seule, vers 8h45, que tout a commencé. Mickaël F. attendait que son ex-compagne ait ouvert la porte du domicile pour se jeter sur elle, la pousser à l’intérieur du logement et tenter, selon ce qu’il déclarera, "d’avoir une explication avec elle".
La victime se serait ensuite échappée de son étreinte pour se précipiter dans la cuisine et s’emparer d’un couteau pour le menacer. Il serait parvenu à la maîtriser en la plaquant au sol, se serait à son tour emparé du couteau et, à califourchon sur elle, se serait "réveillé d’un trou noir" pour réaliser, quelques minutes après, qu’il était couvert de sang et la victime aussi.
Alcool et cannabis
Il a reconnu être resté ensuite quelques instants sur les lieux avant de regagner son domicile où il consommait de l’alcool et du CBD. "Les résultats des analyses toxicologiques confirmeront ce point puisque apparaîtront un taux de 1,87 gramme d’alcool dans le sang et un taux élevé de THC".
Autopsie
D'après le rapport provisoire de l’autopsie, la cause médicale du décès est due à "un choc hémorragique par plaie de l'artère carotide commune gauche à l'origine d'une insuffisance circulatoire aigüe et un désamorçage de la pompe cardiaque terminale". La victime a reçu plusieurs coups de couteau : "de multiples plaies diffuses centrées sur la région cervico-faciale pour la majorité pénétrantes ont été relevées".
Le mobile ?
Mickaël F. a clairement et à plusieurs reprises exprimé "sa colère vis à vis de son ex-compagne qu’il accuse d’avoir menti à plusieurs reprises en lui imputant des faits qu’il estime n’avoir jamais commis tels que des violences conjugales et un vol de véhicule".
Il a aussi exprimé une véritable rancœur envers l’institution judiciaire. Celle-ci "l’aurait privé de sa fille" au terme d’une ordonnance du JAF en date du 15 mai 2021, accordant la garde exclusive de l’enfant à la mère et un droit de visite en espace Point rencontre pour lui, seulement deux fois deux heures par mois.
Source : communiqué du Parquet de Bordeaux ce dimanche 4 juillet.