Fermeture des cantines, absence de remplaçants... la difficile gestion du Covid-19 dans les écoles

Alors que la progression du virus du Covid-19 marque à nouveau une accélération, la gestion de la pandémie dans les écoles interroge. La FCPE, qui n'exclut pas de demander des fermetures en cas d'aggravation de la situation, dénonce un manque de moyens. Exemple à Bruges près de Bordeaux. 

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Depuis déjà une semaine, les élèves de la maternelle Pablo Picasso à Bruges sont privés de cantine et d'accueil périscolaire le soir. La mesure, annoncée initialement pour deux jours a été prolongée jusqu'au 2 avril. Trois, puis cinq Atsem (Agents territoriales spécialisées des écoles maternelles) de l'école ont été déclarées positives au Covid-19.

Difficile équation

Dans le même temps, de nouveaux cas ont été repérés dans une autre école de la commune, obligeant la municipalité à faire des choix. "Nous gérons l'ouverture des services en fonction des troupes", explique Emmanuelle Lamarque, adjointe au maire en charge de l'Education. Nous avons fait appel à tout le personnel de la collectivité. Des éducateurs sportifs sont venus nous aider, mais malgré leur aide, et l'embauche de renforts en septembre, ça ne passait pas".

Cette difficile équation, nombreuses sont les collectivités à tenter chaque semaine de la résoudre, en fonction des remontées du terrain. Que ce soit le personnel municipal, les élèves ou les enseignants, tout cas positif, ou cas contact entraîne des prises de décisions. Si seule l'Education nationale peut prendre la responsabilité de fermer une classe, voire une école, la municipalité a la responsabilité des accueils périscolaires.

"Depuis un an, on s'adapte"

" On s'adapte, note Emmanuelle Lamarque. Depuis un an, on a tous démontré à plusieurs reprises notre capacité à le faire".  Entre la fermeture des écoles, la mise en place de l'enseignement en distanciel, ou les nombreuses modifications des protocoles sanitaires, les réajustements sont permanents, et parfois contraignants. "On met tout en œuvre dans des délais très courts. On doit avoir à la fois le souci du service rendu, tout en assurant la sécurité de nos agents", poursuit l'adjointe à la maire.

C'est difficile pour les agents. Ils travaillent dans des conditions très particulières, la situation devient pesante. On sent bien l'inquiétude monter.

Emmanuelle Lamarque, adjointe au maire de Bruges ( Gironde )

Soixante-six classes fermées en Aquitaine

Si les municipalités se démènent, la gestion de la pandémie par l'Education nationale est contestée. Côté parents d'élèves, la saturation n'est pas loin. La FCPE (Fédération des conseils des parents d'élèves) entend organiser des concerts de casseroles chaque mercredi à 18 heures.
Une protestation pacifiste, afin, espère la fédération, que "le gouvernement consacre une partie non négligeable des milliards dégagés par l'Etat " à la gestion la crise sanitaire dans les écoles. Selon les chiffres du rectorat, en Aquitaine, 66 classes étaient fermées la semaine dernière ainsi que trois établissements scolaires, en Gironde et en Dordogne.

"On ne peut pas mettre en péril la santé des enfants, de leur famille par extension ou du personnel", insiste Stéphanie Anfray, présidente de la FCPE en Gironde. Certes, la progression de la pandémie dans le département est bien moins importante que celle constatée en Ile-de-France. Mais pour autant, les chiffres augmentent, et sont scrutés avec attention.

"Si la situation devient dramatique, il faudra fermer les écoles". D'ici là, la fédération réclame avant tout davantage de moyens dans les établissements scolaires, afin de pouvoir faire respecter au mieux le protocole sanitaire. "On savait que cette pandémie allait durer. C'est essentiel, dans ce cadre, d'avoir un plan d'envergure", dénonce Stéphanie Anfray.

Cela va faire un an que nous réclamons un plan d'urgence pour l'école. Des psychologues, des infirmiers, des tiers-lieux… On a aussi besoin de points d'eau mobile pour se laver les mains, de distributions gratuites de masques…

Stéphanie Anfray, FCPE Gironde

La présidente départementale de la fédération reconnaît que ces requêtes datent d'avant l'ère de la Covid-19.  "La question du manque de remplaçants n'est pas récente. Mais, logiquement, ces problèmes-là s'accentuent et son plus visibles avec la pandémie", poursuit-elle.

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