Coup d'envoi du festival Climax qui fait cette année le lien entre les peuples autochtones menacés, la déforestation et la défense de la planète. L'Amazonie, au coeur d'une cruelle actualité, est aussi au coeur l'édition 2019. L'un de ses amérindiens les plus célèbres, Raoni, sera présent samedi.
Bolsonaro au Brésil et son ascension ont interpellé l'équipe de Climax. "Il y a un an, on savait que ce serait important de se mobiliser, mais on n'imaginait pas que ça irait aussi vite... ".
Philippe Barre, co-fondateur de Darwin et du festival Climax qui se déroule sur le site bordelais, explique cet effrayant constat : " Quand on a vu le Brésil verser dans cette obscurité, on s'est dit qu'on avait le devoir d'être aux côtés de ces territoires qui subissent de plein fouet la montée en puissance de cette folie que le système du capitalisme dérégulé a engendré."
Il y avait déjà eu Trump, on ne voulait pas des gens comme ça et puis ça s'est fait.
Philippe Barre, co-fondateur festival Climax
Une édition dédiée aux peuples autochtones
Car s'il y a le Brésil et les peuples amérindiens menacés, le festival Climax réunit ici toutes les causes de ces populations qui subissent à travers le monde. Le plus célèbre d'entre eux le Grand cacique Raoni, ambassadeur et emblématique du peuple Kayapo vivant au cœur du territoire indigène de Capoto-Jarina, sera présent samedi à 17 heures pour une conférence qui fera date. Sa venue en France est déjà un événement.
J'espère que sa venue va provoquer quelque chose. Il incarne cette résistance qu'il faut mener.
Philippe Barre
Le cacique amazonien Raoni est la tête d'affiche du festival "d'éco-mobilisation" Climax, qui se déroule jusqu'à dimanche à Bordeaux. "L'Amazonie ou le déracinement du monde" : le thème de cette année, bien que décidé il y a longtemps, résonne tristement avec l'actualité #AFP pic.twitter.com/Dpx6SPrs1B
— Agence France-Presse (@afpfr) September 5, 2019
Ce sont des "sentinelles de la planète". Parmi les grands témoins, il y a Mundiya Kepanga, chef papou, originaire de Tari dans la région des Hautes Terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Lui aussi son territoire se meurt sous le coup de la déforestation. Il a aujourd'hui à coeur la lutte pour la protection des écosystèmes forestiers.
Le grand déracinement
" Ecocide, ethnocide ". Cette édition fait le lien entre les peuples déplacés. Philippe Barre traduit ainsi l'engagement : " Notre monde a participé au déracinement depuis très longtemps. Depuis Bordeaux, nous avons le devoir de nous rappeler que ces inégalités si violentes et dévastatrices se sont construites sur le déracinement des populations africaines, organisé par des territoires comme Bordeaux à l'époque. "Notre responsabilité
Et nous, que fait-on ? Nicolas Thierry, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine, élu EELV, est à la tribune et interpelle : "La France importe deux millions de tonnes de soja par an, 60 % d'origine brésilienne. C'est très bien d'honore le cacique Raoni (... ) Ce serait mieux que l'on puisse se sevrer de ce soja qui vient du Brésil."Ce soja est utilisé dans l'élevage industriel et donc sert l'industrie agro-alimentaire.
Il est rejoint par Arnaud Leroy, patron de l'ADEME ( Agence pour la matrîse de l'énergie ) : " Nous sommes surtout des consommateurs avec notre carte bleue, nous donnons les tendances". Et de pointer notre alimentation, nos choix vestimentaires dont on parle de plus en plus depuis le G7 d'ailleurs. "
Le ton est donné devant un public composé ce jeudi de beaucoup de lycéens invités à ces conférences et qui résument pour ces jeunes filles du lycée François Mauriac de Bordeaux : "Ça nous concerne tous". C'est dit.
Pour revoir la conférence de ce jeudi 5 septembre ►
Voici la liste des invités présents lors des conférences de cette édition 2019 ( jusqu'à dimanche ) Le programme en détail en cliquant ici.