Le gouvernement teste ce samedi un nouvel arsenal sécuritaire pour le 19e samedi de mobilisation des "gilets jaunes". Les cortèges sont interdits sur les Champs-Elysées et dans plusieurs villes, dont la place Pey Berland à Bordeaux, et les militaires de Sentinelle sont mobilisés, en "appui".
Un nouveau dispositif en France et particulièrement à Paris où le préfet Didier Lallement, préfet de Nouvelle-Aquitaine, a pris ses fonctions en tant que préfet de Paris. C'est aussi un signal de fermeté après les scènes de saccages sur les Champs-Elysées le week-end dernier.
Alors que les manifestations étaient déjà interdites, dans certaines villes les centres-villes sont sanctuarisés:
- à Paris, sur la célèbre avenue, ses abords et la place de l'Etoile, ainsi que dans un périmètre incluant le palais de l'Elysée et l'Assemblée nationale.
- Bordeaux, place Pey Berland et environs (voir ci-contre)
- Toulouse, place du Capitole
- et Nice, de l'aéroport à l'hypercentre, dont la Promenade des Anglais.
A Bordeaux
La préfecture a pris plusieurs arrêtés déterminant une zone d'interdiction au-delà de la place Pey-Berland, mais aussi les cours Victor Hugo et Pasteur, les quais (Place de la Bourse et Porte de Bourgogne comprises) les Grands hommes et le triangle Clémenceau-Intendance-Tourny...Depuis la première mobilisation et les suites violentes en soirée, on dénombre en tout 237 blessés et 736 interpellations...
Depuis hier, des fouilles sont organisées par les servives de sécurité notamment à la SNCF.
Gendarmes mobiles, CRS, seront mobilisés mais la force sentinelle devrait, à Bordeaux garder ses prérogatives habituelles, contrairement à ce qu'il est annoncé pour Paris.
A Bordeaux, comme ailleurs, les commerçants espèrent la fin du conflit et le retour de leur clientèle.
Mais les interdictions existaient déjà depuis le 24 novembre.
Des arrêtés interdisent 5 quartiers puis 16 au mois de décembre...
Des renforts " Sentinelle "
Les autorités ont aussi annoncé le renfort de militaires de la force antiterroriste Sentinelle.Depuis cette décision surprise mercredi, les autorités tentent de déminer la polémique en martelant que ces soldats auront pour seule mission de protéger les bâtiments officiels et sites sensibles, afin de décharger les policiers.
Ce que risquent les manifestants
Si "des attroupements sont constatés" dans ces zones, il y aura "interpellation et amende", a promis le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez. Les contraventions encourues en cas de participation à une manifestation interdite ont été portées de 38 à 135 euros par un décret jeudi.Un recours en urgence déposé par la Ligue des droits de l'Homme contre ce texte sera examiné mercredi au Conseil d'Etat.
Mais les manifestants, en zones non-interdites peuvent aussi être contrevenants, même pacifiques, car la manifestation n'a pas été déclarée. Ils seraient donc susceptibles de se voir infliger une amende de 38 euros...