Les médecins libéraux de Nouvelle-Aquitaine sont inquiets. Et si l'Europe renouvellait l'autorisation du glyphosate, décrit comme cancérigène par différentes études scientifiques. Ils dénoncent les lobbies en action.
Est-ce que le produit est classé cancérigène ? Oui disent les médecins libéraux de Nouvelle-Aquitaine qui se mobilisent contre le renouvellement de l'autorisation du Glyphosate, ce pesticide parmi les plus répandus. Ensemble, avec l'association Alerte Médecins Pesticides, ils demandent à la France de ne pas voter le renouvellement d'Autorisation du Glyphosate en se fondant sur le rapport du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) qui classe cette molécule au niveau de cancérogène probable. Les médecins libéraux pensent que le doute doit toujours bénéficier à la santé publique. Dr Pierre-Michel Périnaud, Président d’Alerte Médecins Pesticides basé à Limoges, dénonce avec ses confrères lors d'une conférence de presse ce mercredi matin.
Le CIRC, centre international de rehcerche sur le cancer, est claire : pour l'homme, le glyphosate est un cancérigène probable. On est sur du lourd. C'est le premier contaminant de nos rivières... il faut quand même se poser des questions. On est sur des preuves scientifiques.
Nouvelle-Aquitaine et l'association Alerte Médecins Pesticides demandent à la France de ne pas voter le renouvellement d'Autorisation du Glyphosate en se fondant sur le rapport du CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) qui classe cette molécule au niveau de cancérogène probable. Les médecins libéraux pensent que le doute doit toujours bénéficier à la santé publique.
Trop longtemps, les décisions ont été prises au ministère de l'agriculture.
Bataille européenne autour du glyphosate
Le renouvellement de la licence du glyphosate en Europe fait l'objet d'une féroce bataille à Bruxelles avant que l'autorisation actuelle ne s'achève fin décembre.Le comité d'experts chargé du dossier, où siègent des représentants des Etats membres, se réunit jeudi et vendredi prochains à Bruxelles.
Aucun vote n'est attendu pour le moment: les positions des Etats membres restent trop floues.
La France n'en veut plus mais...
La France est un des seuls pays, avec l'Autriche, à avoir affiché publiquement la sienne, en s'opposant à la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans la licence du produit.Le gouvernement français a tout de même laissé une porte ouverte, en se disant ouvert à une période d'autorisation réduite, à cinq ou sept ans par exemple.
L'Italie s'est récemment prononcé contre.
Selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), il n'y a pas de raison de classer le glyphosate comme cancérogène, aussi la Commission européenne a-t-elle proposé un renouvellement de la licence pour 10 ans.
Mais le débat politique ne s'est pas éteint pour autant sur cet herbicide commun, que l'on retrouve dans les produits phares des géants de l'agrochimie, Monsanto (RoundUp) mais aussi Syngenta ou Barclay Chemicals.
Les opposants au glyphosate mettent en doute l'indépendance de l'Efsa et continuent de s'appuyer sur une étude du Centre de recherche sur le cancer de l'OMS (CIRC), qui a classé la substance comme "cancérogène probable".
Ecoutez les explications sur le lobbying à Bruxelles du Docteur Pierre-Michel Périnaud, Président d’Alerte Médecins Pesticides basé à Limoges :