Bloquer les zones industrielles pour rouvrir les négociations salariales. C’est l’objectif de la grève des chauffeurs routiers, ce lundi 27 juin. Partout en France, des opérations ont été mises en place. À Bordeaux, un barrage filtrant a été installé à Cestas, sud-ouest de la métropole, dès 6 h 30 ce matin.
Des salaires, devenus insuffisants pour vivre. C’est la raison de cette grève nationale, initiée par l’ensemble des syndicats des chauffeurs routiers. "Au mois, les chiffres semblent toujours corrects. Mais quand on regarde le taux horaire, c’est le même que celui d’une femme de ménage”, explique Pascal Favre, secrétaire général de Force Ouvrière de Gironde.
Au-delà des contraintes liées à leur profession, découcher, repas derrière le volant, c’est leur pouvoir d’achat qui est directement touché. Selon Force Ouvrière, leur salaire n’a pas été renégocié depuis au moins cinq ans.
Aujourd’hui, les chauffeurs routiers sont obligés de faire 45 h par semaine pour obtenir un salaire décent.
Pascal Favre, représentant départemental de Force Ouvrière en GirondeSource : France 3 Aquitaine Web
Pris en étau
Ces renégociations salariales auront lieu. Du côté des employeurs, leur requête semble déjà avoir été entendue. "Il y aura des renégociations salariales à la rentrée. Mais tous les employeurs ne seront pas en mesure de proposer des augmentations", concède Caroline Augé, représentante de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) pour les Landes et les Pyrénées-Atlantiques.
Avec 85% des entreprises en PME, le secteur est sous pression : manque de chauffeurs, manque de camions, les difficultés s'accumulent alors que les dépenses s'alourdissent depuis plusieurs mois et la flambée du prix du carburant. "En mai, le SMIC a également augmenté avec l'inflation, ce qui fait que nos grilles salariales, qui étaient au-dessus frôlent la limite du SMIC, voire sont en-dessous", reconnaît Caroline Augé.
Barrage filtrant
En Gironde, à Cestas, un barrage filtrant sur la zone industrielle de Pot-au-Pin a été mis en place dès cinq heures du matin, par les membres de la CFDT, rejoint dans la matinée par FO. La circulation risque donc d’être plus compliquée dans la zone ce lundi 27 juin. Une opération nationale qui cible particulièrement les zones industrielles. Le barrage filtrant de Cestas serait la seule mobilisation des routiers en Aquitaine.
Chauffeurs et syndicats espèrent que cette mobilisation assurera la réouverture du dialogue, sans quoi, ils prévoient déjà des mouvements “bien plus importants”, à la rentrée prochaine.