Ce samedi 20 janvier, la Gironde était au cœur des débats politiques autour des élections européennes. D’un côté, Jordan Bardella, chef de file du Rassemblement national, est allé à la rencontre des viticulteurs dans le Médoc. Un de ses opposants, Raphaël Glucksmann, a, lui, choisi Bordeaux pour faire campagne, aux côtés de José Bové.
D'un côté, le Rassemblement National a choisi Queyrac, dans le Médoc. De l'autre, Raphaël Glucksmann était en meeting à Bordeaux. Deux temps politiques qui ont placé l'agriculture au cœur des débats.
Sortir des accords de libre-échange
À Queyrac, Jordan Bardella a fait son allocution sur une exploitation, entre les bottes de foin. Ce samedi, la tête de liste du Rassemblement national a voulu séduire le monde agricole "L'agriculture est en train de traverser l'une des plus graves crises de son histoire", indique-t-il lors de son allocution.
« Il faut soutenir ce mouvement qui s’étend partout en Europe. Le point commun entre ce qui se passe aux Pays-Bas, le cri de révolte en Allemagne et ce qu’on vit aujourd’hui en France, c’est l’Union européenne. »
— Rassemblement National (@RNational_off) January 20, 2024
En Gironde, @J_Bardella apporte son soutien aux agriculteurs ⤵️ pic.twitter.com/zrDWGQ7ZzI
Parmi les mesures phares : l'exonération des droits de succession pour les agriculteurs, la priorité sur les marchés publics tels que les cantines ou encore, le maintien des avantages concernant le GNR (gazole non routier). "On ne veut pas laisser mourir le monde agricole dans l'indifférence", martèle Jordan Bardella.
À plusieurs reprises, le candidat d'extrême droite a ciblé Emmanuel Macron et le groupe Renaissance. "Ils veulent la mort de notre agriculture en la mettant en concurrence avec des produits de l'autre bout du monde. Je veux que l'agriculture ne soit plus dans ces accords de libre-échange", souligne Jordan Bardella, rappelant sa volonté de réinstaurer un protectionnisme français.
Ils sont en train de faire tomber toutes les protections de l'agriculture française.
Jordan Bardellacandidat RN aux élections européennes
Accusé d'absentéisme lors de son mandat précédent, Jordan Bardella dit privilégier une politique de "terrain", qu'il oppose à "une politique au chaud, près du radiateur à voir la France s'effondrer".
Protectionnisme écologique
Face au protectionnisme français, Raphaël Glucksmann, en meeting à Bordeaux, privilégie un protectionniste européen. “Le nationalisme et l’extrême droite, c'est l’impuissance, c’est l’image d’une France repliée sur elle-même, incapable de se défendre contre les multinationales”.
À Bordeaux, dans la salle de la Faïencerie, le chef de file de Place Publique veut se faire une place comme Renaissance et le Rassemblement National. Après le soutien de Daniel Cohn-Bendit, il s’est affiché ce samedi aux côtés de José Bové. Un nouveau soutien écologiste pour celui qui construit sa campagne autour de la transition écologique.
Il faut imposer un protectionnisme écologique aux frontières de l’Europe.
Raphaël Glucksmanncandidat (Place Publique) aux élections européennes
Le seul programme qui permettrait, selon le candidat aux européennes, de faire grandir l'institution. “L'Europe doit décider si elle doit devenir adulte ou disparaître. Il faut passer à une nouvelle étape de la construction européenne avec une Europe de la défense, une Europe écologique”, indique Raphaël Glucksmann.
Avec un tiers du budget de l’Europe consacré à la Politique Agricole Commune (PAC), le candidat a, lui aussi, choisi de séduire les agriculteurs. “On veut qu’ils soient les héros de la transition écologique. Il faut réformer cette PAC. Il faut subventionner l’emploi et permettre aux agriculteurs de gagner plus qu’aujourd’hui”, précise-t-il.
🚨 Bordeaux, c’est parti !
— Place publique (@placepublique_) January 20, 2024
Ouverture des portes !
Le live c’est par ici ⬇️#lecombatcontinue pic.twitter.com/QyEHr2aoRl
Pour lui, “une écrasante majorité” des agriculteurs vont in fine bénéficier des changements induits par la transition écologique. Sur le terrain de l’emploi, Raphaël Glucksmann a également souligné sa vision d’une Europe “réindustrialisée” avec “plus de CDI et moins de bullshit jobs”.
Face aux multiples accrochages entre militants écologistes et agriculteurs, le candidat de Place Publique assure être prêt à se “faire engueuler” par les agriculteurs. “Pendant cinq mois, il faut faire place au débat pour permettre à toutes les visions d’être exposées”.