Une plainte a été déposée pour sévices graves et actes de cruauté envers des dizaines d'animaux. Ils ont été trouvés sur le site d'un ancien camping le long de la nationale 10 dans le nord Gironde.
"C'était horrible, vous pouvez me croire, de la torture, les laisser dépérir comme ça".
Jean-Paul Labeyrie, le maire de Laruscade ne cache pas sa colère.
Le 10 mars dernier il était aux côtés des gendarmes quand ils ont pénétré sur le terrain d'un camping désaffecté de cette commune du nord de la Gironde.
"Avec l'arrivée de la quatre voies dans les années 2000, de nombreux campings implantés près de la Nationale 10 ont fermé ici. Avant c'était une route très fréquentée, elle drainait ceux qui roulaient vers le sud".
Elevage clandestin
Sur le site en question, quelques mobil homes sont alignés. Dans l'un d'entre eux, un couple aurait entrepris de lancer un élevage clandestin.
"Ils vendaient en mettant en avant des photos sur internet où les animaux étaient bien présentés. C'est une dame venue récupérer un chien qui a donné l'alerte en voyant l'état des lieux" explique le maire.
Il décrit : "les mobil home ressemblent à des taudis, c'est insalubre, jamais nettoyé, les animaux manquent d'eau et de nourriture. Ils avaient faim et soif quand on les a trouvé".
Pire encore, il découvre des cadavres. "Un chat et un furet". "Les chiens étaient extrêmement maigres, il y avait des excréments partout, leur eau était sale".
La SPA de Haute-Gironde est formelle. Pour pouvoir ouvrir un élevage "il faut au minimum que la structure soit déclarée, qu'elle soit aux normes et qu'elle ait obtenu un certificat de capacité".
La structure a recueilli tous les chiens du site. 16 au total. Ils restent extrêmement affaiblis deux semaines après leur prise en charge. "On les soigne mais ils sont tellement maigres... certains souffrent même de retards de croissance" dénonce l'association.
Risque d'une lourde amende et de peines de prison
La SPA a porté plainte pour sévices graves et actes de cruauté envers les animaux, Des faits passibles de 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. La fondation 30 Millions d'Amis a décidé de se porter partie civile.
"On espère maintenant que la plainte aboutisse et que la justice prononce une interdiction pour ces personnes de posséder des animaux" exprime la SPA.
Boucs, chèvres, moutons, ânes, chiens et chats qui se trouvaient sur le domaine ont tous été retirés et confiés à des associations. Certaines auraient reçu des menaces après la descente des gendarmes.
"Il y a eu des appels téléphoniques, des menaces de violence, de dégradation. Mais tout cela ne sert à rien. Ce sont des faits graves, punis par la loi du 30 novembre 2021 qui vise à lutter contre la maltraitance animale" fait valoir le maire.