À Bordeaux, l'association Ukraine Amitié enverra bientôt un camion rempli de dons pour aider les Ukrainiens à passer l'hiver. Pendant les premiers mois de la guerre, l'association avait fait partir neufs camions.
Les cartons s'empilent dans le local de l'association. D'un côté, le matériel médical avec des seringues, pansements, compresses et perfusions, de l'autre les produits d'hygiène, comme les couches pour bébés, et enfin les affaires d'hiver.
Au début de la guerre, l'association Ukraine Amitié avait déjà organisé une collecte. Une des fondatrices, Olga Voubnov, pull aux couleurs de l'Ukraine sur les épaules, s'occupe de réceptionner, trier et ranger les dons.
Ce qui a changé depuis les mois de mars-avril, c'est que maintenant, c'est l'hiver, qui est très rude en Ukraine. Il fait froid, le pays se retrouve en partie sans chauffage ni électricité.
Olga Voubnov, association Ukraine AmitiéFrance 3 Aquitaine
"Lassitude"
Si au début de la guerre, les dons ont afflué de partout, cet hiver, la mobilisation a faibli. "J'avais l'impression qu'il y avait très peu de dons, mais peut-être que tout le monde n'était pas au courant qu'il y avait ce besoin", suppose Olga Voubnov. En France depuis 2005, cette Ukrainienne d'origine est très engagée dans l'association.
"J'étais en attente d'avoir une mobilisation super forte, et quand elle n'est pas arrivée, j'étais un peu déçue, mais c'était surement le manque d'information", explique Olga Voubnov. Le trésorier de l'association partage ce constat. "Bien-sûr, ça n'a rien à voir par rapport au mois de mars où l'engouement était énorme", se souvient Gilles Hérault. Après près de 10 mois de conflit, il parle de "lassitude".
La guerre dure depuis longtemps déjà et puis les gens sont passés à autre chose malheureusement.
Gilles Hérault, trésorier de l'association Ukraine AmitiéFrance 3 Aquitaine
Malgré la lassitude, l'association a tout de même réussi à mobiliser la population. Elle a reçu de nombreux dons, de quoi remplir un camion qui partira en janvier. Au début du conflit en mars, l'association avait fait partir neufs camions.
Groupes électrogènes et vêtements de ski
Alors que de nombreux foyers sont privés d'électricité en Ukraine, le matériel le plus recherché, mais aussi le plus difficile à trouver, est le groupe électrogène. "Je sais que ça a un coût, mais c'est le plus important, insiste Olga Voubnov. Des entreprises pourraient faire ce don, cela serait génial..."
Et en l'absence de générateurs électriques, les habits très chauds sont évidemment les bienvenus. Et en priorité les vêtements de ski. "Il fait très froid en Ukraine et beaucoup de maisons sont sans chauffage. Il vaut mieux un manteau très chaud plutôt que trois sacs de vêtements normaux, car ça nous fait plus de travail après de devoir tout trier", explique Olga Voubnov.
Depuis le début du conflit, des réfugiés ukrainiens ont rejoint l'association en tant que bénévoles pour continuer à aider leurs compatriotes restés sur place.