La dégradation a eu lieu dans la nuit de jeudi 2 novembre à vendredi 3 novembre. Le mémorial de la ferme de Richemont, à Saucats, en Gironde, a été endommagé. Si le département, propriétaire de l'édifice, condamne des "actes d'incitation à la haine". Selon les gendarmes, les dégradations sont en réalité dues à la tempête.
ARTICLE MIS À JOUR 04/11/23.
Le petit édifice de pierres, qui représentait la ferme de Richemont aux côtés de l'immense obélisque, est en morceaux. Dans la nuit du jeudi 2 novembre au vendredi 3 novembre, le mémorial situé à Saucats, en Gironde, a été partiellement détruit.
Dans un premier temps, le Département de la Gironde, propriétaire de l'édifice, a indiqué qu'il s'agissait d'un acte de vandalisme. "Ils ont détruit le linteau de la porte à coups de masse ainsi que les autres pierres alentour qui symbolisaient la ferme", détaillait-il, dans un communiqué diffusé ce vendredi 3 novembre.
Du haut de ses 35m, l'obélisque, surnommé "le Signal", trône encore fièrement. Mais il a, lui aussi, été endommagé. "Ils ont également descellé des dalles entourant l’obélisque", ajoutait le Département.
Conséquences de la tempête
Pourtant, les gendarmes de la Gironde, saisis de l'enquête, ont une tout autre piste. "Les constations des faits indiquent que les dégradations sont liées aux événements météorologiques de ces derniers jours, liés à la vétusté de l'édifice", indique la gendarmerie.
Le Mémorial de la ferme de #Richemont, monument aux martyrs de la Résistance, a été profané la nuit dernière.
— Gironde (@gironde) November 3, 2023
Le Département de la #Gironde, propriétaire des lieux, dénonce haut et fort ces actes d’incitation à la haine en ces temps de montée de l’antisémitisme et du racisme. pic.twitter.com/lET9ZdyRRn
Point de "vandales" donc, selon eux, mais une conséquence supplémentaire des tempêtes qui balaient le département depuis une semaine.
Scandalisé, le Département de la Gironde avait annoncé déposer une plainte auprès de la gendarmerie pour que "ces actes inacceptables qui se multiplient soient punis". La gendarmerie de Gironde indique qu'aucune plainte n'a finalement été déposée.
Devoir de mémoire
Ce mémorial commémore depuis 1953 le combat qui opposa "treize jeunes résistants des Forces françaises de l'intérieur à une centaine de membres de la Gestapo et de la Milice française". Une lutte résistante qui s'est déroulée dans cette ferme girondine le 14 juillet 1944. Les pierres du bâtiment endommagé ont été récupérées pour construire "le linteau de porte basse et ses deux montants", symbole de la ferme aujourd'hui détruite.
Depuis cinquante ans, il est un "haut lieu de mémoire", "visité chaque année par de nombreux lycéens et collégiens" de Gironde, qui étudient cette période de l'histoire et opèrent un "devoir de mémoire".