2000 personnes à Bordeaux, plusieurs centaines de manifestants à Poitiers, 150 personnes à la Rochelle. Comme dans plusieurs villes de France, des marches féministes se sont élancées à 14h pour protester contre l'extrême droite ce dimanche, à huit jours du premier tour des élections législatives anticipées.
Un cortège pour défendre ses droits. En Nouvelle-Aquitaine, plusieurs rassemblements ont eu lieu à l'appel des syndicats et des associations féministes pour protester contre l'extrême droite. Tour d'horizon à Bordeaux et Poitiers. À noter qu'un rassemblement féministe a aussi été organisé à La Rochelle avec 150 personnes.
Droits en danger
"Le Rassemblement national ne s'est jamais positionné comme un défenseur des droits de la femme, lance une militante SOS Racisme, à quelques minutes du départ du cortège place de la Victoire. C'est bien la preuve qu'avec eux, on ne sera pas dans le progrès social."
À Bordeaux, sous ses airs festifs, les manifestants, emmenés en musique, se disent remplis de doutes à l'approche du premier tour des législatives anticipées. Au cœur des revendications ce dimanche, l'inquiétude relative aux droits des femmes.
Marie-Françoise Raybaud est directrice du centre d'information sur le droit des femmes et des familles (CIFDD) de la Gironde. Elle craint un recul sur "le droit à l'avortement, les valeurs de l'égalité, notamment la question de la parentalité, des violences et du travail des femmes." Et d'ajouter : "Les exemples européens nous l'ont prouvé : partout où l'extrême droite est arrivée, les droits des femmes n'en ont jamais profité." La directrice fait notamment référence à l'interdiction quasi complète du droit à l'avortement dans certains pays comme la Pologne.
Plusieurs centaines de personnes rassemblées à Poitiers
Même inquiétude à Poitiers, où plusieurs centaines de manifestantes et de manifestants ont défilé contre l'extrême-droite dans le centre-ville. "Vous avez vu dans le programme du RN quelque chose sur le droit des femmes, à part des effets d'annonce ?", interpelle Christine Burgeres, la présidente de l'antenne locale du CIDFF, centre d'informations des droits des femmes et des familles. Avant d'avertir : si le RN arrive au pouvoir, "ce sont nos familles qui vont subir, qui risquent de ne plus avoir accès à des soins (...) et à des droits" fondamentaux.
"Les femmes se sont toujours battues pour qu'on ait des droits à voter, pour l'égalité des salaires... on a envie de continuer pour que nos enfants et nos petits enfants aient des droits", appuie une manifestante poitevine.
Un appel à défendre toutes les minorités
Dans les rangs des manifestants, une autre question est aussi dans toutes les têtes, celles des subventions aux associations d'accompagnement, ou encore de défense des droits des femmes, comme le Planning familial : "impensable", selon Pauline Nicolas, une militante du cortège bordelais.
Mais l'enjeu des rassemblements ce dimanche est plus grand encore. Clément, coprésident de la section bordelaise de la Ligue des droits de l'homme, insiste : "Il y a un danger pour toutes les minorités. Et si les droits des femmes sont attaqués, ce sont ceux de toutes et tous qui sont amenés à l'être." "L'extrême droite ne nous inquiète pas, elle nous terrifie", appuie une autre manifestante un peu plus loin.
Le discours anti-immigration du RN est également dénoncé par les manifestantes et les manifestants : "C'est leur fonds de commerce de dire qu'elle est mauvaise pour la France, or les immigrés sont dans les maisons de retraite, les hôpitaux, ils balaient les rues (...) Si Bardella arrive au pouvoir ça va très mal se passer", alerte l'une d'entre elle à Poitiers, avant d'appeler à "voter contre le RN".