Il y a quatre ans naissait la coopérative des Coursiers Bordelais. Entreprise engagée, elle est aujourd’hui une réussite.
Clément Breard file entre les voitures. Equipé de son vélo cargo électrique, il se dirige à vive allure vers un restaurant bordelais où il doit livrer des légumes. Cela fait un an et demi qu’il est devenu coursier coopérateur chez les Coursiers Bordelais et il n’est pas peu fier de participer à son essor.
Lancée il y a quatre ans, la coopérative ne cesse de se développer avec une centaine de clients fidèles, une augmentation constante de chiffre d’affaires et un passage de quatre à sept salariés. Les coursiers font plus de 300 livraisons par semaine et se concentrent aujourd’hui sur les colis destinés aux professionnels. « Chaque mois est meilleur que les autres, le bilan est positif », se félicite Arthur Petitjean, cofondateur et coursier.
De meilleures conditions de travail : une nécessité
La Scop (Société coopérative et participative) se lance en 2017 à l’initiative de trois amis, anciens livreurs Deliveroo, Uber ou encore Foodora. Un pied de nez aux plateformes de livraison avec comme soucis principal de meilleures conditions de travail.
« Je n’ai plus le stress de ne pas savoir de quoi demain sera fait. Je peux avancer dans ma vie parce que je n’ai pas cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête de me dire que je peux perdre mon travail à tout moment parce qu’un algorithme a décidé que je n’étais plus compétent.
Huit semaines de congés payés par an, 35 à 40 heures de travail hebdomadaire, une assurance maladie, la cotisation retraite, payés à l’heure… les coursiers jouissent de toutes les conditions du salariat : « On en avait marre de l’exploitation liée au statut d’indépendant. On propose des CDI à temps plein, de bons contrats », résume Arthur Petitjean.
Un projet participatif et local
Pour les clients, l’initiative est une réussite. Victoire Cadiou, responsable à l’Atelier d’Amaya, boutique de bijoux, est ravie : « Etant une entreprise bordelaise c’était naturel pour nous de se tourner vers une coopérative locale. Et en plus ils sont à vélo donc c’est écologique ! » Arthur Petitjean dit devoir ce succès à la philosophie du projet : « ça fait une différence parce qu’on est motivés et plus sérieux, ils peuvent avoir confiance. Il n’y a pas de secret pour faire une équipe il faut être bien dans son travail ».
Toutes les décisions sont prises collectivement, les coursiers se relaient pour effectuer les tâches administratives et travaillent un samedi chacun. Un fonctionnement participatif qui tient à cœur à l’équipe qui ne compte pas s’arrêter de pédaler de sitôt.