Circulation à 20 et 30 km/h généralisée dans la métropole, créations de lignes vélo express, suppression de parkings en surface au profit des cycles et piétons... L'équipe Hurmic veut une révision du schéma directeur des transports dès l'installation du nouveau conseil métropolitain le 17 juillet. 

Bordeaux, ville sans voiture ? Un concept peu réaliste dans les six prochaines années de mandature mais une chose paraît certaine : les véhicules à moteur seront fortement incités à rester en périphérie. Et leurs usagers invités à prendre les transports en commun pour libérer Bordeaux et la métropole d'un trafic asphyxiant.
 

Nombreuses réticences


L'idée effraie les automobilistes habitant à 10, 20, 30 km voire plus de la métropole et travaillant chaque jour dans l'agglomération.

"63% des déplacements pour le travail se font en voiture, passer de 63% à zéro c'est impossible" s'inquiète Claude Expert, le président de l'Automobile-Club du Sud-Ouest qui redoute "une muséification de Bordeaux", un désastre selon lui pour le commerce et l'emploi en centre-ville. 

"Comment peut-on imaginer du zéro voiture dans une ville où 200 000 personnes vivent à l'intérieur des boulevards ? C'est une vue de l'esprit" commente également Christian Baulme à la tête de l'association de commerçants La Ronde des Quartiers. "Ca enlèvera des emplois, les gens n'installeront plus leurs bureaux dans un Bordeaux inaccessible".

Les deux hommes s'entendent sur un point : réduire la circulation et la vitesse oui mais pas n'importe comment.
 

"On dit on fait les boulevards à une voie sauf qu'on n'a rien prévu pour limiter la circulation et ça génère des embouteillages monstrueux, il faut mettre de l'ordre dans notre manière d'agir"

explique Christian Baulme.



Il prend l'exemple d'autres villes européennes. "Oui, elles font du sans voiture, mais ça fait 10 ans qu'elles ont commencé à faire des parkings à l'extérieur, le long des voies de bus. Là on n'en a que le long du tram. Il faut des structures qui permettent aux gens d'approcher en voiture, de se garer dans des endroits prévus sans polluer les habitants de la métropole par des stationnements permanents. Comme ça ils pourront prendre les transports en commun et aller travailler ou se balader".
 

Agir dès le début de la mandature


Multiplier les parkings et encourager l'intermodalité (voiture / train / tram / bus / vélo), c'est le projet développé dans le programme de campagne de Bordeaux Respire, la liste présentée par Pierre Hurmic. 

Un sujet jugé prioritaire que le nouveau maire souhaite mettre sur la table dès le conseil métropolitain du 17 juillet. Le tout premier de la nouvelle mandature. "Nous procèderons à une révision du SDODM, le Schéma directeur opérationnel des déplacements métropolitains, dès l'installation du nouveau conseil". Il est prévu d'aborder les nouveaux plans vélo et piéton.

Pierre Hurmic veut consacrer 350 millions à la transformation des déplacements sur les six prochaines années.

Voitures garées en périphérie, axes vélo express, zones piétonnes prioritaires


L'objectif est clair. Il s'agira de limiter la circulation des véhicules à moteur, voiture comme motos et scooters, "en offrant des alternatives" et en réalisant "des quartiers apaisés".

Concrètement, la vitesse à 50 km/h devrait devenir l'exception, réservée aux axes pénétrant. On devra s'habituer à rouler à 20 voire 30km/h à Bordeaux et dans la majorité des 28 communes de l'agglomération. 

"Nous commencerons par les quartiers situés aux abords des établissements scolaires et ceux à forte population âgée" prévoit le programme de Bordeaux Respire. 

Dans ces zones où les piétons et vélos auront une large place, seuls les transports en commun, taxis et voitures partagées seraient les bienvenues. En dehors des résidents.

La nouvelle équipe municipale mise sur le co-voiturage et l'auto-partage. Elle prévoit la création de nouveaux parkings incitant à coupler voiture et transports en commun. Les offres de transport devraient être développées avec des bus à haut niveau de service, des bus express, des couloirs réservés, le RER métropolitain et une fréquence des lignes augmentée. Elle compte aussi dédier aux bus la bande d'arrêt d'urgence de la rocade où la vitesse serait limitée à 70 km/h.

Les liaisons fluviales seraient par ailleurs renforcées et encouragées notamment avec les communes du Médoc et de l'Entre-deux-Mers.

Et bien-sûr la place réservée au vélo devrait être largement réétudiée.

Le vélo prend la place de la voiture

Le futur plan vélo va s'appuyer sur celui de Vélo Cité, Pierre Hurmic ayant signé la charte pour la défense du vélo proposée par l'association bordelaise.

Son plaidoyer pour la métropole à vélo comporte des propositions très concrètes d'aménagements cyclables.

Ce "plan à l'horizon 2026" doit permettre un "déplacement en masse des cyclistes" dans les 28 communes de la métropole.

Il prévoit 2 "vélorocades", 1 liaison sur les boulevards et 12 "vélolianes" comme l'indique le schéma relayé sur twitter.
 
"Les trois-quarts des trajets effectués dans la métropole font moins de 5 kilomètres, cela représente 20 minutes en vélo" explique Vélo Cité. "Et le frein principal à la pratique du vélo est la sécurité"

D'où cette volonté de créer des espaces assez larges et protégés pour les cyclistes qui permettront par endroit de rouler à 25 km/h. "Les quais pourront ainsi être rejoints en moins de 30 minutes depuis la rocade" certifie l'association qui propose aussi une circulation des voitures réduite à moins de 50% sur les boulevards.
 

"Soit on y va volontairement en essayant de faire le mieux possible, soit on sera obligé d'y aller parce qu'on sera dans le mur" réagit un automobiliste interrogé en plein embouteillage. 

Quand la transformation va t-elle commencer ? Très vite à n'en pas douter, peut-être même dès la rentrée...




 
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