C’est à Gradignan que ce mariage insolite a eu lieu ce dimanche 7 mars. Dans un squat, Mary et Michel se sont mariés religieusement grâce à l’aide d'amis et d’associations.
Mary et Michel se sont rencontrés il y a trois ans. C’était à l’église évangélique. Aujourd’hui ces deux croyants se sont mariés devant un prêtre. Trois années d’amour célébrées au milieu d’un squat de Gradignan situé dans une ancienne maison de retraite et qui compte une centaine d’occupants, majoritairement des sans-papiers.
Pour respecter la coutume évangélique, Mary, d’origine Nigériane, s’est préparée loin du regard de son futur mari. Elle s’est donc habillée et pomponnée dans une chambre d’hôtel louée pour l’occasion. Ses amis l’ont accompagnée dans ce moment important.
« Ce sont tous mes amis, je les ai tous rencontrés ici en France », sourit Mary. « Je les ai connus à l’église, sur la route, là où je vivais avant. Partout où je vais, je me fais des amis ». Mary a ensuite rejoint Michel au squat pour la cérémonie. « C’est complètement inespéré vu les moyens que nous avons », se réjouit Michel. « C’est pas très facile de s’en sortir en ce moment et de gagner sa vie ».
« Nous avons plus de sept associations qui nous ont aidés, cela me touche beaucoup ».
Là plusieurs dizaines de personnes les attendaient pour célébrer leur union. Une longue cérémonie a eu lieu en présence d’amis, de bénévoles, et d’occupants du squat.
Sans le concours de l’association « Imagine Demain » rien n’aurait été possible. Les bénévoles de l’association ont fait la connaissance du couple lors d’une maraude organisée deux fois par semaine par l’association dans la rue et dans les squats. Tous ont participé à l’élaboration d’un « mariage de princesse », comme dit Hélène Pinto membre d'Imagine Demain. Le repas a été préparé par des occupants du squat. Bref un vrai travail de groupe. Un gâteau avait même été offert par Anne Savignac, patissière bénévole qui a répondu au post laissé sur le réseau d'entraide de la communauté du « Wanted Café ».
Mary et Michel sont tous les deux sans emploi et sans logement. C’est la raison pour laquelle ils vivent ici. « Cela montre qu’il n’y pas besoin de beaucoup d’argent pour se marier, s’engager », conclut Michel, « se faire bénir par des prêtres et faire un beau mariage ».