La France et particulièrement le Sud-Ouest connaissent actuellement un épisode de chaleur exceptionnel, avec des températures dépassant 30°C. Des records pourraient être battus entre mercredi et vendredi notamment dans le Nord-Est de la Nouvelle-Aquitaine.
C'est "un épisode de chaleur qui est précoce et notable par sa durée", explique Damien Donnet, de Météo-France à Mérignac près de Bordeaux. "On a des masses d'air chaudes qui remontent de la péninsule ibérique depuis quelques jours et la situation va perdurer jusqu'au milieu, voire la fin de semaine".
Les records de chaleur concerneront essentiellement les départements en bordure du massif central, au nord et à l'est de la Nouvelle-Aquitaine (Poitou et Limousin) dont les records avoisinaient jusque-là les 30-32°. "Pour la journée de mercredi notamment, (...) localement, on pourrait atteindre voire dépasser les records des températures mensuelles maximales".
En Nouvelle-Aquitaine, les températures grimperont donc au moins jusqu'à 30° mais seul le Nord-Est battra ses records de chaleurs, observés lors des différents mois de mai depuis que ces données sont collectées.
Des départements comme la Gironde ou les Landes, habitués à des chaleurs plus fortes, eux, ne battront vraisemblablement pas leurs records (autour de 35-36°), ce mercredi. "On sera 1°, 1.5 3 degrés sous les valeurs des records même si on dépassera sans problème les 30°".
Une chose est sûre, pour Damien Donnet, "à l'échelle de la région, on est 8 à 10 ° supérieur aux normales de saison" : en ce moment, on devrait avoir des températures autour de 23 °.
Un ressenti plus pénible
"Vous avez un ressenti plus pénible à supporter lorsque les masses d'air sont humides. Le phénomène de transpiration naturelle chez les êtres humains est moins efficace. L'air sec permet de rafraîchir la peau (...) donc on souffre un peu plus de la chaleur".
C'est un système assez atypique qui nous concerne actuellement. "Il faut qu'il y ait une coïncidence des phénomènes météo : on a une dépression au sud de l'Islande qui génère des dépressions secondaires, un peu plus au Sud sur le proche atlantique, qui nous ramènent beaucoup d'air chaud océanique au large des côtes africaines. Et en parallèle, on a une alimentation qui se fait du Sahara. Ces deux flux chauds se rejoignent au niveau de la Péninsule ibérique et remontent sur le pays".
Episode de chaleur
Pour Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France, on ne peut pas parler de "vague de chaleur". Il faudrait pour cela que "l'indicateur thermique national" soit la moyenne de températures relevées en 30 points répartis sur tout le territoire métropolitain, dépasse 25,3°C pendant trois jours consécutifs, ce qui ne sera pas le cas. Néanmoins, des records de chaleur devraient être atteints. Et le mois de mai 2022 serait ainsi "le mois de mai le plus chaud jamais enregistré".
Une chaleur qui va malheureusement aggraver la sécheresse alors que le pays fait face à une situation qui menace déjà certaines récoltes, après un manque quasi continu de pluie depuis septembre et avec des nappes phréatiques généralement en baisse. Les orages comme ceux de dimanche, avec leurs précipitations localisées, n'atténuent pas le problème.