Tous les hivers, lorsque les températures chutent, des habitants d'un quartier de Mérignac, près de Bordeaux, subissent des pannes d'électricité à répétition. Ce mois de janvier n'y a pas échappé avec six coupures en quelques jours, causées par un réseau trop vétuste pour répondre à des besoins électriques grandissants.
Le quartier de la Glacière porte parfois bien son nom. Une partie des habitants de ce secteur sur la commune de Mérignac, près de Bordeaux, ont subi six coupures d'électricité en l'espace de quelques jours. Les plus courtes ont duré une heure ou deux heures, en soirée, autour du 12 janvier. "On a mis un pull de plus, on a sorti les bougies de Noël et on a fait un dîner aux chandelles. Une fois ou deux, ça va... Après, ça devient compliqué", souffle Jean-Luc, l'un des riverains, lassé par cette situation.
Pas de courant pendant 5 jours
Depuis qu'il s'est installé ici, en 2000, cet habitant se souvient de plusieurs épisodes similaires. Il y a environ quatre ans, les radiateurs sont restés froids et les prises sans courant durant cinq jours. Cette année, la plus longue panne a commencé à une heure du matin, le 15 janvier. Elle n'a été rétablie qu'à midi. Dehors, le thermomètre affichait -5°C. "Il commençait à faire vraiment très frais dans la maison, on n'avait que 15 degrés", continue Jean-Luc, dont la chaudière à gaz flambant neuve est inefficace sans électricité.
Dans le quartier, il y a des personnes âgées, médicalisées ou non, et même des jeunes couples qui ne peuvent plus faire chauffer le biberon du bébé. On est obligés de manger froid, de ne pas faire la toilette quand on part au travail...
Jean-AlbertRiverain de La Glacière
Le phénomène est presque devenu un rituel désormais. Chaque année, à la même période, lorsque l'hiver arrive et que les températures chutent, le réseau électrique du quartier lâche. Trois rues entre le cour d'Ornano et la rue Paul Doumer sont concernées. Tous les incidents sont systématiquement déclarés à Enedis. Le gestionnaire a posé un diagnostic l'année dernière : le réseau est devenu obsolète, alors que la consommation énergétique des riverains ne fait qu'augmenter.
Énervé par ces nuisances à répétition, Jean-Albert, l'un des riverains, a décidé de lancer une pétition adressée au maire de Mérignac et à Enedis. Comme lui, les 115 signataires réclament d'être informés sur la bonne tenue des travaux qui permettraient de "retrouver une situation normale" et ainsi "disposer en continu d'un service pour lequel ils règlent régulièrement des factures de plus en plus onéreuses", indique le document papier qui a circulé dans le voisinage.

Un "quartier atypique" dans la métropole
Enedis a réalisé des travaux pour "rééquilibrer le réseau" au printemps dernier, mais, un an plus tard, les habitants de la Glacière rencontrent toujours les mêmes problèmes. "Soit Enedis n'a pas fait grand-chose, ou a posé des pansements plutôt que de travailler sur une refonte du réseau... J'imagine que cela a un coût, mais ils sont chargés d'assurer un service public", s'indigne Jean-Albert.
Les courtes pannes de l'année dernière ont été réparées provisoirement, en changeant le schéma du réseau électrique. Pas suffisant pour ce "quartier atypique", selon les mots d'Eric Van der Vliet, le délégué territorial d'Enedis en Gironde, conscient qu'une "solution différente" est nécessaire.
Dans la métropole de Bordeaux, il y a beaucoup de nouveaux quartiers. Ici, on installe des pompes à chaleur, construit des piscines... Ces réhabilitations augmentent au fur et à mesure le besoin en électricité.
Eric Van der VlietDélégué territorial Enedis
À force d'insister, les habitants qui le souhaitent seront finalement reçus collectivement en mairie le 12 février. Un représentant d'Enedis sera présent pour expliquer en détail les travaux prévus dans ce quartier, dont l'investissement pour le gestionnaire est de 120 000 euros. Un premier chantier de "sécurisation du réseau" est planifié en mars. Sur le long terme, "d'autres seront réalisés plus tard, en accord avec la municipalité", assure Eric Van der Vliet.