Palmarès des villes étudiantes : Bordeaux descend à la 9e place à cause du logement

Bordeaux continue de plonger. Le classement des villes étudiantes, réalisé par l’Etudiant.fr, place la métropole girondine à la neuvième place. Le logement en ligne de mire, la ville veut doubler son offre d'ici 2030, pour satisfaire une demande toujours croissante.

Ne fait-il plus bon vivre à Bordeaux, quand on est étudiant ? La ville est en tout cas moins attrayante pour les étudiants, selon le classement 2019-2020 de l’Etudiant.fr qui attribue à la ville sa 9e place, derrière Toulouse, Lyon ou Montpellier.

Basé sur seize critères, répartis en cinq domaines (attractivité, formation, vie étudiante, cadre de vie et emploi), le classement recense tous les paramètres de la vie d’un étudiant, du logement, à l’offre culturelle.

Nous nous sommes basés sur les données du ministère principalement. Toutes nos données sont issues de 2019, pour être au plus proche de la réalité.
Pauline Bluteau, l’une des journalistes auteurs du palmarès.

 


 

Pénurie de logements


Avec une hausse de plus de 34 % d’étudiants en dix ans, la difficile maîtrise d’Airbnb et l’attractivité de Bordeaux au plan national, le logement est devenu le point noir de la ville.

Premier problème, la pénurie de logements. Seulement 13 studios pour 10 000 personnes, en moyenne, étaient proposés cette année. Un chiffre à mettre en relation avec le nombre de lits au Crous, nouveau critère de cette 16e édition : seul un étudiant sur huit peut y avoir accès.

Je viens d’Ariège, et j’ai commencé cette année ma première année de droit. Ma recherche d’appartement a duré pendant quinze jours. J’ai postulé à une centaine d’annonces, sans résultat. Un agent immobilier m’a même avoué qu’avec 450 €, je ne trouverai rien dans Bordeaux. J’ai finalement accepté un logement dans une résidence étudiante du Crous à Villenave d’Ornon.
Léa Loubet, en licence 1 de droit à Bordeaux.

Même son de cloche pour Antoine Maffray, étudiant en master de journalisme.

J'ai commencé à chercher pendant l'été mais ne travaillant pas sur Bordeaux, je n'avais pas la réactivité nécessaire. Je fais donc des Paris-Bordeaux depuis le début du mois de septembre. J'ai du rencontrer une cinquantaine d'agences et quasiment toutes n'avait plus rien à proposer. Si je n'ai rien en octobre, j'essaierai de trouver un bout de canapé. Dans le pire des cas, je logerai dans ma famille à Paris et je ferai mes études à Bordeaux.
 


Jouer sur la quantité de logements proposés, c'est l'objectif de Fabien Robert, premier adjoint au Maire de Bordeaux Vice-Président de Bordeaux Métropole en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche. A ce titre, tous les leviers sont à actionner.

Concernant le public, nous sommes actuellement à 8% des logements étudiants, pour une moyenne nationale de 10%. Nous allons renforcer nos actions et doubler l’offre de logements étudiants pour arriver à ce chiffre. En parallèle, nous avons mis sur pied un comité partenarial qui rendra, en novembre, une feuille de route. Beaucoup d’étudiants sont prêts à payer, mais l’offre n’est pas au rendez-vous. C’est pour cela que, dans le privé, nous jouons notamment sur la délivrance des permis de construire pour inciter les promoteurs à construire les logements étudiants.

Des loyers qui grimpent


Une fois le logement trouvé, il faut ensuite pouvoir débourser, en moyenne, 565 € pour un studio. "Bordeaux est à la 40e place au niveau du loyer. C’est l’une des villes les plus chères de France. Pour exemple, un studio à paris coûte aux environs de 700 €", explique Pauline Bluteau, l’une des journalistes auteurs du palmarès. 

Une fois les vœux sur ParcourSup arrêtés, il n’est plus possible de faire machine arrière. Alors, pour les étudiants de Bordeaux en difficulté, seule solution : augmenter leur budget logement et travailler à côté.

Nous étions même prêts à mettre jusqu’à 750 € pour un 15 m2. Mais même pas une heure après la publication des annonces, les appartements étaient déjà loués.
Léa Loubet, nouvelle éudiante à Bordeaux.
Je n’avais pas le choix, c’était soit j’arrêtais les études, soit je trouvais un logement. Quitte à faire des compromis, trouver un job étudiant et du coup, mettre d’une certaine manière, mes études en péril.
 

Ville à taille humaine


Un coût qui se répercute sur la qualité de vie des étudiants, qui, pas rancuniers, recommandent la ville à 87 %. Il s’explique notamment par la diversité des offres culturelles de Bordeaux Métropole et les initiatives locales.

Le pass culture de Bordeaux est vraiment intéressant. Et puis, cette ville est vraiment à taille humaine. Je viens de Lille et le cadre de vie ici semble moins oppressants, il y a plus d'espaces verts, de places aérées.
Quentin Bral, nouveau étudiant bordelais. 


Autre atout de la ville, ses transports. Pour ce critère, les journalistes de l'Etudiant ont mélangé le nombre de voyages, le prix et la réduction étudiante. Avec un abonnement à 236 € pour un étudiant, soit une réduction de 51 %, Bordeaux est dans le vert. Pourtant, certains étudiants hésitent à prendre l'abonnement, à cause du prix, d'une part, et en raison de la taille de la métropole. 

J'avais l'abonnement l'année dernière et j'ai eu l'impression de perdre de l'argent. Le prix est quasiment le même qu'à Paris, pour un réseau beaucoup moins dense. A Bordeaux, tout peut se faire à vélo ou à pied. Il y a beaucoup de pistes cyclables, notamment sur les quais.
Antoine, étudiant en master à Bordeaux.

Même constat pour les vélos, avec 26,3 km de pistes cyclables. Rouler écologique et économique, une solution que beaucoup d’étudiants bordelais ont adopté, malgré la pluie habituelle, deuxième point faible de la ville.
 

Meilleur futur


En revanche, une fois sortis du giron étudiant, la ville regorge d’opportunités. Elle frôle les scores maximum avec un taux de chômage de 8,3 % et une augmentation de 12,5 % des emplois dans la région.

Avec de plus en plus d’étudiants, la ville propose désormais plus de 1 411 offres de formations dans le supérieur. Si le taux de réussite en licence atteint les 41,9 %, la ville peut se targuer de proposer un large panel de prépas et grandes écoles.

En revanche, le campus de Pessac n'est pas facile d'accès en dehors du tramway, souvent plein à craquer aux heures de pointe. A mon sens, Bordeaux est une ville étudiante de fait, et non, par son agencement.
Antoine Maffray, étudiant à Bordeaux depuis deux ans.

La ville, qui vient de passer le cap des 100 000 étudiants, se prépare désormais, pour éviter de dégringoler l'année prochaine.
 

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