Papeterie de Bègles : le projet de reprise d'anciens salariés relancé

Depuis l'arrêt de la papeterie de Bègles en mars dernier, d'ex-salariés veulent sauver ce patrimoine industriel. Les négociations entre le propriétaire Etex et Global Hygiène n'ayant pas abouti, ils reviennent dans le jeu avec pour projet une filière de valorisation des déchets régionale.

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Le groupe Global Hygiène avait signé un accord exclusif avec Etex  pour la cession du site de la Papèterie de Bègles. Le fabricant français de produits d'hygiène et d'essuyage avait jusqu'au 31 juillet pour finaliser les négociations. Il n'a pas réussi à convaincre le propriétaire belge qui poursuit les discussions mais les ouvre désormais à l'association  Avenir Papèterie de Bègles, créée en mars dernier par des anciens salariés, dont certains étaient dirigeants ou syndicalistes. 

Comme leur site le résume,  il s'agissait "de développer un projet pour la pérennisation et la modernisation de cette activité historique afin de maintenir l’emploi, développer une filière de valorisation régionale, miser sur l’économie circulaire, et développer un domaine d’expertise au bénéfice de la région". 

Leur concurrent à la reprise veut investir dans une machine plus performante et produire de la ouate de papier utilisable pour fabriquer des essuie-mains ou du papier d'hygiène. Eux gardent l'outil et projettent de valoriser les déchets de nos poubelles jaunes. Des déchets bas de gamme qui n'intéressent pas les papetiers explique Claude Duthil, président de l'Association. Contre-maître de fabrication, il a travaillé pendant trente-deux ans pour la papeterie de Bègles. 

On est capable de trier, décontaminer, rendre cette fibre, qui vient du bois, noble et de lui donner une troisième vie et la sortir de ce statut de déchet. 

Un changement de stratégie pour l'usine installée sur 7 hectares en bordure de Garonne depuis 1929 et qui a compté jusqu'à 600 salariés dans les années 60. Un fleuron de l'industrie béglaise, l'un des derniers, racheté par Etex en 2011. Il produisait alors du papier pour des plaques de plâtre avant que le groupe belge ne décide de s'en séparer en octobre 2020 et n'arrête la production en mars de l'année suivante. 

Avant, on faisait du papier très technique. On sait pertinemment qu’on ne peut pas concurrencer les usines qui produisent ce genre de papier. C’est pour ça qu’Etex s’est désengagé. C’est pour cela que nous cherchons des niches dans lesquelles on peut explorer des pistes énormes comme l’isolation, l’agriculture, le BTP, l’automobile. 

L'association a reçu le soutien de Bordeaux métropole et de la mairie de Bègles pour qui l'enjeu est double : maintenir l'emploi au coeur de la commune et répondre à un besoin réel de traiter les 100 000 tonnes de déchets papier de la métropole comme le justifie l'élu communiste Vincent Boivinet, adjoint de quartier du secteur Sud-Est à la mairie de Bègles.  

Ce projet-là nous permettrait de traiter les déchets de la métropole demain sur la métropole et ne plus à avoir à les envoyer au mieux dans la grande région voire à l’étranger. C’est un véritable marché.

La mairie de Bègles est convaincue de la viabilité du projet à qui elle a accordé des subventions dès mars 21. 

 

 

D'autant que l'association veut préserver les 92 ex-emplois. Selon Vincent Boivinet, les salariés sont les mieux placés pour y parvenir : 

A partir du moment où les salariés se saisissent de l’outil qu’ils connaissent, qu’ils maîtrisent et avec une réelle expertise, on met toutes les billes de notre côté pour pouvoir construire les outils industriels dont nous avons besoin demain pour continuer à produire en France, dans nos territoires et nos métropoles.

L'association a besoin de 10 millions d'euros pour financer son projet qu'elle a baptisé Origami, créer une Scop une société coopérative ou une Scic, une société coopérative d'intérêt collectif et lancer sa production en janvier 22. 

On va mettre un double coup de pédalier de telle sorte à aller démarcher un peu plus des industriels qui sont déjà venus nous contacter parce que certains savent que, dans peu de temps, ils vont être en pénurie de matière première et, nous, on aura la capacité de les fournir.

Les anciens salariés ont obtenu, en juillet dernier, un rendez-vous à Bercy avec la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Économie, des finances et de la relance, chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable, Olivia Grégoire. Ils espèrent pouvoir bénéficier du plan de relance mis en place par le gouvernement face à la crise économique et sanitaire

Ils renocntrent en septembre le président de la région Alain Rousset. 

Restera alors à convaincre le propriétaire Etex afin de réindustrialiser le site et perpétuer un savoir faire local. 

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