Au mois de mai, auront lieu à Bordeaux les premières rencontres internationales de la stéréoscopie. L'occasion de découvrir cette technique photographique en relief datant du XIXème siècle.
C'était un peu la télévision du XIXᵉ siècle.
La stéréoscopie, inventée en 1832 par un physicien anglais, permettait de voir le monde en relief.
Une nouveauté qui connut aussitôt un grand succès populaire.
Une technique ingénieuse
Dès les débuts de la photographie, des chambres noires à deux objectifs permettaient de capter deux images sensiblement différentes.
En les regardant avec un stéréoscope, sorte de lunette spéciale posée sur un manche en bois, apparaissait un effet de relief saisissant.
Quand on va au cinéma aujourd'hui, c'est un peu la même chose. On va vous imposer une image pour chaque oeil et votre cerveau va recréer l'effet de relief. La stéréoscopie n'est pas exactement de la 3D mais elle participe de l'histoire de la 3D.
Catherine Carponsin-Martin, fondatrice du StéréopôleFrance 3 Aquitaine
Un trésor oublié
C'est précisément en menant des recherches sur la 3D que la Bordelaise Catherine Carponsin-Martin, docteur en archéologie, a découvert une véritable mine d'or inexploitée.
Des centaines de photographies stéréoscopiques dormaient dans les archives, comme autant de précieux témoignages du temps passé.
En 2015, elle crée le Stéréopôle, "l'univers des images stéréoscopiques", en partenariat avec le CNRS, sous l'égide du CLEM Patrimoine, une association de médiation culturelle de l'Entre-Deux-Mers.
La plus grande base numérique de France
Cette base numérique unique en France abrite aujourd'hui la plus grande collection du pays.
La stéréothèque compte 30 000 images, dont la moitié est déjà consultable en ligne.
Une démarche participative où chacun peut faire numériser ses photographies stéréoscopiques ou contribuer à l'identification de documents présentés sur le site.
Bordeaux, capitale de la stéréoscopie
Fort de ce capital exceptionnel, le Stéréopôle, en lien avec la prestigieuse Brian May Archive of Stereoscopy, organise les premières rencontres internationales de la stéréoscopie.
Elles se tiendront en deux temps :
Exposition à la bibliothèque de Bordeaux du 4 mai au 22 juin
Conférences, ateliers et animations les 11, 12 et 13 mai, en présence de nombreux spécialistes.
L'occasion de découvrir et de pratiquer cette technique ancienne.
Napoléon III, fan de stéréoscopie
Parmi les moments forts de ces rencontres, la présentation du livre "l'Emp'reur, sa femme et le p'tit prince", consacré aux liens de la famille impériale avec la photographie et le stéréoscope.
À l'époque, les portraits de Napoléon III, plus vrais que nature, circulent partout en France. L'effet de relief est tel que chacun peut s'imaginer recevant le souverain dans son salon.
L'auteur de l'ouvrage, Denis Pellerin, sera présent à Bordeaux.
En avant-première, il nous parle de cet outil de communication politique que l'empereur utilisa dès 1859, avant son départ pour la campagne d'Italie. Son absence sera comblée par la photographie.