Le syndicat UNSA appelait à la grève ce 10 septembre devant le site de l'entreprise spécialisée dans le matériel médical et équipements les blocs opératoires. Les grévistes contestent le plan social de la multinationale américaine Stéris qui menace 96 emplois sur le site du Haillan près de Bordeaux.
"Le site du Haillan est très rentable, je vous confirme", insiste Franchel Tchicayapaka. Le syndicaliste UNSA rappelle les résultats de la multinationale américaine Stéris, spécialisée dans la commercialisation de matériel médical, et notamment des blocs opératoires : 4,6 milliards de dollars de En dépit de ces résultats, un plan social prévoit de supprimer 96 emplois sur les 246 de son site de porduction du Haillan, en Gironde.
La fermeture de la filiale française, installée ici depuis treize ans au Haillan, est prévue pour 2025. C'est pourquoi, près de 70 salariés sont venus manifester ce 10 septembre devant l'entrée de l'entreprise.
Une fermeture contestée
Le groupe Steris commercialise du matériel de bloc opératoire tel que des tables d'opération chirurgicales, des dispositifs d'endoscopie, des stérilisateurs. "C'est le seul fabricant qui reste dans la région", précise Franchel Tchicayapaka, selon qui cette fermeture fera bien plus de mal à l'emploi une fois pris en compte l'impact sur les fournisseurs. Le syndicaliste dénonce un plan de sauvegarde pour l'emploi (PSE) "au rabais" et une fermeture motivée par des raisons boursières et non financières.
La filiale française du fabricant américain de matériel chirurgical Steris a décidé "la fermeture totale de son site de production de matériel opératoire situé au Haillan en Gironde", indiquaient le comité social et économique (CSE) et le syndicat Unsa de l'entreprise, en mai dernier. De son côté, la direction américaine justifie cette fermeture, le 7 mai dans un communiqué, par le fait que sa part de marché en Europe stagne aux environs de 5 %.
Une filiale prometteuse
Ce mardi, Andrea Kiss, la maire du Haillan était également venue apporter son soutien aux salariés. "C'est normal que vous fassiez valoir vos droits dans une période qui est assez compliquée. En plus dans une entreprise qui, a priori, fait quand même des bénéfices... et qui a bénéficié d'aides publiques", a souligné l'élue girondine.
Il y a encore deux ans, on qualifiait le site du Haillan de "bateau amiral en Europe" de la société multinationale, qui compte près de 200 sites et 16 000 collaborateurs à travers le monde. Le site a, par ailleurs, bénéficié d'un accueil bienveillant de la région Nouvelle-Aquitaine qui a notamment contribué à hauteur d'1,2 million à sa construction, entre autres subventions.
Négociations difficiles
Depuis le 7 mai, concernant le Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE), le syndicat estime que la direction rechigne à négocier. D'après les représentants, celle-ci proposerait dans le cadre du PSE aux 96 personnes licenciées, quatre mois de salaire d'indemnités pour les salariés de 0 à 4 ans d'ancienneté. Pour les autres, plus anciens, un demi-salaire mensuel par année d'ancienneté.
Des éléments que le groupe se refuse de confirmer, arguant de la confidentialité de ces échanges. Dans un communiqué en date de ce mardi 10 septembre, la direction assure rester "pleinement consciente de l'impact de ce projet" et se dit "résolue à accompagner chaque employé en s'adaptant aux contraintes personnelles". "Nous avons à ce titre revu à la hausse de nombreuses propositions, notamment, le congé de reclassement et le budget de formation", précise la direction de Steris.
Prochaine étape, le 24 septembre prochain, la date du dépôt du plan de sauvegarde pour l'emploi (PSE). Reste à savoir s'il sera déposé unilatéralement par la direction ou s'il sera le résultat de négociations concertées avec les délégués du personnel.