Polémique après l’abattage de 70 arbres dont certains centenaires dans un parc de Saint-Médard-d’Eyrans en Gironde

Des trembles, des charmes, des platanes et des cèdres : 70 arbres abattus au Parc de la Sauque entre le 1er et le 3 avril. Ce déboisement, été effectué à la demande d’un viticulteur de l’appellation Pessac Léognan, a provoqué un véritable tollé parmi les riverains.

" C’est un scandale écologique, cette déforestation est inadmissible ! Les travaux ont démarré sans aucune autorisation préalable"  dénonce Frédéric Chassagne, directeur du lycée voisin de la Sauque à la Brède. " Un seul arbre a pu être sauvé, in extremis, après l’interruption du chantier par les gendarmes ".
 

La préfecture de la Gironde a en effet ordonné l’arrêt de la déforestation de cette parcelle. Une quinzaine d'arbres remarquables ont été abbatus parmi les 70 mis à terre, au Parc de la Sauque à Saint-Médard d’Eyrans entre le 1er et le 3 avril 2020.
 
Le viticulteur girondin, Dominique Haverlan, considère, lui, qu’il est dans son droit car il avait signé un bail agricole avec le propriétaire, « Les Coqs Rouges » et qu’il n’était pas en train de défricher mais juste de couper des arbres pour transformer cette parcelle en espace viticole : " La seule manière de sauver de l’urbanisation et des zones industrielles le territoire agricole dans cette zone, c’est d’y planter de la vigne. On devrait remercier l’AOC Pessac-Léognan et ses viticulteurs d’avoir stoppé l’urbanisation galopante.

Quelques arbres coupés ne représentent pas grand-chose par rapport au spectacle de destruction des terroirs. Un vrai désastre écologique perpétré avec la bénédiction des maires !" conclue-t-il.


Des vignes à proximité d’un établissement scolaire : « J’ai reçu un mail, en plein confinement, témoigne Christian Tamarelle, maire de Saint-Médard-d’Eyrans. Ce n’était pas très clair, on était au début du confinement et je n’y ai pas vraiment prêté attention sur le coup. C’est plutôt à la préfecture et aux services de la Chambre d’Agriculture de déterminer dans quelle mesure on peut couper tous les arbres sur un terrain classé en zone NP, naturelle protégée et contigu d’une Zone Natura 2000. Moi, je ne sais pas ! » rétorque-t-il.

A l’initiative du directeur du lycée de la Sauque, les riverains sont invités à signer une pétition pour la restauration du patrimoine forestier endommagé. « Mais il s’agit aussi de protéger nos enfants des effets néfastes des traitements phytosanitaires utilisés pour la vigne.  Nous ne saurions envisager que la santé de nos enfants passe en second plan pour des questions de rentabilité » ajoute Frédérique Chassagne.

Plusieurs actions en justice sont engagées contre le viticulteur « bûcheron ».


Exploiter des vignes à proximité d’établissements scolaires ? Pour Dominique Haverlan, cela ne pose aucun de problème. Le viticulteur explique :
« Il y a des règles très strictes. À partir du moment où on les respecte, il n’y a pas de problème. Nous respecterons les règles lors des traitements phytosanitaires. Nous ne sommes vus que comme des empoisonneurs ! »

Le bras de fer continue. La pétition en ligne lancée le 8 avril pour la sauvegarde des arbres centenaires du parc a déjà recueilli près de 5000 signatures.
Des experts du conservatoire botanique national sont attendus sur place dans les prochains jours pour mesurer l’étendue des dégâts.

Des dégâts que vous pouvez constater sur cette vidéo réalisée par les défenseurs de ces arbres > 

 

 
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