Prévention du harcèlement scolaire. "Le sujet est moins tabou, ils savent que des adultes peuvent les aider "

Dans le collège du Val-de-Saye en Gironde, des élèves présentaient ce 9 mars à la rectrice le travail mené sur les stéréotypes de genre dans le cadre de la participation du collège au Prix national "Non au harcèlement". L'occasion pour Anne Bisagni-Faure de faire le bilan sur le programme pHARe, le plan de prévention du harcèlement à destination des écoles et des collèges.

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Ce matin, les collégiens semblent un peu intimidés. Ils expliquent alors leur projet collectif d'affiche, mené avec l'équipe éducative, en faveur de la lutte contre les discriminations LGBTQ+.  Ils s'adressent à la rectrice qui les encourage : "vous savez, j'apprends avec vous. Ce n'est pas un examen. Soyez fiers de ce que vous faites". Il faut dire que le programme pHARe s'appuie sur cette solidarité entre élèves pour désamorcer les situations de harcèlement, de moqueries répétées qui dégénèrent et isolent, et qui mènent parfois à des drames.

Formation des enseignants

L'établissement est particulièrement engagé dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Ici, on a créé des temps d'échanges auprès des élèves pour libérer la parole sur tout type de sujets. Certains professeurs volontaires ont même été formés. Comme Colette Burre-Damour, professeure de Français : "on a essayé de mettre en place des moments dédiés à la parole des élèves, à leurs émotions", pour qu'ils soient "capables de les analyser : ce qui les met en colère, les rend tristes, etc. C'est dans ce genre d'échanges qu'ils évoquent des situations de harcèlement". La professeure de Français sait à quel point il est important que les jeunes puissent se livrer : "le sujet est moins tabou", selon elle, "ils ont conscience qu'il y a des adultes qui peuvent les aider".

De jeunes ambassadeurs

Face à la "délégation du rectorat", les élèves témoignent de leur expérience en tant qu’ambassadeurs Non au harcèlement (NAH). Comme Yanis qui est en cinquième. Il prend son rôle à cœur car il sait qu'il a aidé à résoudre de véritables cas de harcèlement. "L'an dernier, quelqu'un se faisait harceler à cause de son mode de vie (...) Il y avait un jeu, c'était mal : si on se faisait toucher par elle, on s'enfuyait... C'était très grave !" Le jeune ambassadeur a pu faire connaître cette situation et faire intervenir les adultes et "ça s'est arrêté".

"Je suis très fier d'être ambassadeur" explique-t-il. "Je pense que c'est plus facile de parler à quelqu'un de son âge qu'à une adulte".

Le programme pHARe

Ce dispositif, qui mobilise les écoles et les établissements, est fondé sur la formation des personnels (cinq référents), la mise en place de jeunes ambassadeurs (10 par établissement). Aussi, un protocole de prise en charge et de sensibilisation des familles sont prévus dans les établissements. Le programme, qui était en expérimentation l'an dernier, est aujourd'hui généralisé dans toutes les académies (86% pour l'instant).

"L'idée, c'est que ça (la situation de harcèlement, ndlr) ne dure pas", explique la rectrice, en s'appuyant sur le dialogue. Il peut arriver qu'on aille jusqu'à des sanctions disciplinaires". Libérer la parole selon elle, c'est aussi faire comprendre aux élèves qu'on peut être complices de ces situations sans le vouloir. "Il y a une moquerie, mais elle se répète. Ils ne repèrent pas que dans leur comportement, ils favorisent l'isolement d'un élève..."

On estime que le harcèlement concerne 700 000 élèves en France. La Plateforme "Stop-Harcèlement" a recensé 168 déclarations à ce jour. Mais il faut distinguer les situations, car la majorité des cas concerne des problèmes "d'altérité" : le poids, la taille, la couleur de peau, la démarche etc... Pris à temps,  ils peuvent être désamorcé rapidement. Dans 15 % des cas ,cela concerne le cyber-harcèlement et 6,5 % des violences sexistes et/ou sexuelles qui nécessitent le plus souvent l'intervention de deux référents qui se déplacent dans les établissements...

En savoir plus sur le programme pHARe

Des numéros 

N° VERT “NON AU HARCÈLEMENT » : 3020 Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h / Samedi de 9h à 18h (sauf jours fériés)


Si le harcèlement a lieu sur internet :

N°VERT “Net Ecoute” : 3018 numéro gratuitanonymeconfidentiel et Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h.

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