Le profond et silencieux malaise du monde hospitalier

Le personnel hospitalier confronté à un manque d'effectif, de moyens et au gel du point d'indice qui touche l'ensemble de la fonction publique, est à bout. Un grand nombre est solidaire des gilets jaunes. Et regrette de ne pas recevoir de prime, comme l'ont obtenue les forces de l'ordre.

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"Les gens sont dépités" affirme Alain Es-Sebbar, représentant syndical CGT du CHU de Bordeaux. "Ils voient que l'Etat donne les moyens à la Sécurité Publique, à la Défense. On donne des primes aux policiers mais à l'hôpital quand il y a une surcharge, c'est normal".

Le gouvernement a en effet accordé une prime de 300 euros à 111 000 policiers et gendarmes et 200 euros aux agents des préfectures mobilisés en décembre sur le mouvement des gilets jaunes.

"Nous on est confrontés aux attentats, on doit être sur le pont aussi pour les gilets jaunes en cas de blessés, tous les services des urgences sont en alerte, d'astreinte chaque samedi, et on a rien en retour. Il y a une injustice" ajoute le délégué CGT.
 

Les "clochards de la fonction publique" 


Malgré le malaise, les syndicats s'envisagent pas de mobilisation à court terme. "Rien ne se profile mais beaucoup sont gilets jaunes et vont manifester les samedis".

"On est parmi les moins bien payés de la fonction publique"
dénonce Alain Es- Sebbar. Moi, je suis aide-soignant à 1600 euros par mois après 25 ans de service. La nuit, je touche 1,12 euros par heure entre 22h et 5h, et le dimanche 45 euros". 

Il précise que le salaire moyen des agents hospitaliers tourne autour de 1400 euros.

"On a des employées femmes, séparées de leurs maris, qui dorment dans leurs voitures, sur le parking du CHU. Avec 1500 euros, elles ne trouvent pas de logement. Elles prennent leur douche le matin à l'hôpital" affirme t-il. "On est les clochards de la fonction publique".
 

Epuisement professionnel


"Le nombre d'arrêts de travail est sans cesse en train d'augmenter"  témoigne encore l'aide soignant du CHU de Bordeaux.

Il évoque des urgences surchargées, l'épuisement professionnel, le découragement et la difficulté de prendre soin des patients comme il le faudrait, avec du temps, de l'accompagnement humain, de l'empathie.

"Beaucoup regrettent d'être rentrés dans ces métiers" assure t-il. Et certains décrochent, se réorientent ou se tournent vers le libéral.
 

Nouvelle loi santé


Le projet de loi relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé permettra t-il d'améliorer le quotidien de l'hôpital, confronté à une lourde rigueur budgétaire ?

Ce vaste projet, doté de 23 articles, va de la réforme des études de santé à la révision de la carte hospitalière. 

Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, souhaite qu'il soit examiné en urgence par le parlement. En tous cas, avant l'été.






 
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