Quel avenir pour la porte incendiée de l’hôtel de Ville de Bordeaux : des habitants donnent leur avis

Pierre Hurmic envisage de consulter les Bordelais au sujet de l’avenir de la porte de la mairie, incendiée le 23 mars dernier. Premiers avis recueillis au lendemain de l'annonce en conseil municipal mardi 4 avril.

Star malgré elle, surtout depuis qu'elle a changé d'allure. Entre passants qui s'arrêtent ou ceux qui font le détour pour venir la voir, elle capte l'attention depuis le 23 mars. Chaque jour, de nombreux curieux viennent constater et photographier ce qu’il reste de la porte du Palais Rohan. Incendiée en marge de la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la municipalité estime les préjudices à près de 3 millions d’euros. Mais quel avenir pour la porte de l’Hôtel de Ville ? 

Le maire écologiste, Pierre Hurmic, propose une consultation citoyenne afin de choisir la future porte. Trois scénarii sont envisagés : une reconstruction à l’identique, la conservation de la porte dans son aspect brûlé ou la création d’une toute nouvelle porte plus contemporaine, choisie dans le cadre d’un concours d’artistes. 

“La restaurer au plus proche de ce qu’elle était avant, ça serait l’idéal” 

Pour de nombreux Bordelais, l’idéal serait de reconstruire la porte à l’identique : “je pense qu’il faut garder quelque chose qui correspond au bâtiment et à son époque de construction”, confie un sexagénaire sur son vélo. 

Construit au XVIIIème siècle, l’Hôtel de Ville a pendant longtemps été la demeure de l’archevêque de Bordeaux, avant de devenir le siège de la mairie en 1835. 

Certains habitants ne semblent pourtant pas totalement hostiles à la réalisation d'une nouvelle porte pour remplacer celle endommagée. Pour cette jeune femme, la porte en l’état pourrait devenir une œuvre d’art contemporaine : “Si on ne sait pas qu’il y a eu un incendie, on ne pourrait pas l’imaginer. Ça se fond bien dans le décor”.  

"Et pourquoi pas de l'art contemporain, mais ça dépend de ce que Hurmic propose" questionne un autre passant. Le maire est prévenu, certains Bordelais seront vigilants au choix final.

Une rénovation encadrée par le code du patrimoine 

Le Palais Rohan est classé au titre des monuments historiques depuis 1997. En cela, toute intervention est soumise à une autorisation du service de la conservation régionale des monuments historiques. “Habituellement quand on travaille en restauration, on reconduit un état connu, un état existant, sur la base d’archives et de documents historiques” explique Muriel Mauriac, conservatrice régionale adjointe des monuments historiques. 

Ce n'est pas une question d’interdiction mais surtout une question de cohérence par rapport à la politique menée en matière de restauration par le service des monuments historiques et le ministère de la culture

Muriel Mauriac - conservatrice régionale adjointe monuments historiques

France 3 Aquitaine

Une étude sera menée dans les prochaines semaines par un architecte du patrimoine afin d’établir l’état des vestiges en place et déterminer quelles sont les options de rénovations. Les Bordelais vont donc devoir être un peu patients.