Réforme de l'accès aux études de santé : l'inquiétude des étudiants de première année

Ils se présentent comme une promo sacrifiée. Des étudiants en première année  sont dans la tourmente de la réforme de l'accès aux études de santé. Ils ne veulent pas être des cobayes alors que des incertitudes planent pour la suite de leur cursus. Un casse-tête aussi pour leurs parents mobilisés. 

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Aglae, une étudiante de Bordeaux, est en colère mais pas résignée. Elle s'accroche pour réaliser son rêve, devenir médecin. Mais l'horizon s'est assombri. " Je n'ai pas eu un cours en présentiel depuis septembre. Le programme est alourdi. Et maintenant la faculté de Bordeaux est l'une des rares à ne pas faire de compensation". Autrement dit, il faut avoir au-dessus de 10 dans les matières principales autrement, on ne passe pas le cap de la première année.

Et nouveauté de la réforme cette année : pas le droit de redoubler sa première année, direction une autre filière. Et le rêve de ce métier s'éteint. Aglae, comme d'autres étudiants et parents, se démène pour sauver son année. " Ce n'est pas possible, ils n'ont pas pris en compte la situation, la crise sanitaire." déplore Aglae.

La tourmente de la réforme

Nombre d'étudiants sont dans l'angoisse, partout en France. Avec la toute récente réforme, le redoublement n'est plus possible. Les étudiants ont vu leur programme modifié, augmenté a donc dit Aglae, également cette année avec une nouvelle matière étudiée ( appelées des mineures disciplinaires ) comme du droit ou de la psychologie, afin de bifurquer vers cette voie si les étudiants ne valident pas l'accès à la seconde année.

Le directeur du collège des sciences de la santé de l'université de Bordeaux, Jean-Luc Pellegrin, tempère le surcroît de travail : "Le volume des connaissances demandées dans les unités d'enseignement de santé a quand même diminué. "  Il est tout à fait d'accord pour dire que c'est une année hors du commun avec la crise liée au Covid. 

La mise en place de la réforme, plus le Covid, plus le fait de passer d'une année de bac où ils ont terminé l'année en distanciel sans avoir d'épreuve de bac classique et arriver tout de suite dans un système universitaire avec beaucoup de cours qui ne sont pas en présentiel c'est sûr que c'est très difficile. On en a parfaitement conscience. 

Jean-Luc Pellegrin - directeur du collège des sciences de la santé de l'université de Bordeaux -

La filière de santé avec ou sans cette réforme reste difficile selon le directeur qui est aussi médecin. Le système de compensation des notes des différentes matières ne fonctionnent pas pour les matières directement liées à la santé. Une note en dessous de 10 pour l'une de ces unités et c'en est fini des études pour devenir médecin par exemple, ce que déplore notre étudiante de première année Aglae. 

"Il faut qu'ils aient dix dans les unités santé. Ca peut sembler un peu brutal mais on ne peut pas compenser n'importe quelle matière par n'importe quelle matière." Et le niveau de sélection est très élevé, comme de coutume dans cette filière. Pour nous donner une idée, Jean-Luc Pellegrin précise : "Le dernier reçu en médecine a eu plus de 15 de moyenne l'année dernière."

Une réforme complexe

Les parents d'étudiants aussi donnent de la voix depuis plusieurs semaines pour demander une adaptation de la capacité d'accueil pour cette promotion d'étudiants qui a trouvé son hashtag " #passlas2020promosacrifiée ". 

Nous demandons donc le déblocage des fonds prévus par le Loi pour qu’une augmentation de 33% de la capacité d’accueil en seconde année des formations en santé soit mise en œuvre dans toutes les universités de France qui appliquent pour la 1ère fois la réforme cette année.

Collectif Pass-Las National - @pass_las -

Enfin, pour cette année 2021, les redoublants de l'an passé font encore partie des effectifs de la première année. Ce sont donc les derniers redoublants de cette filière.


Combien de places au final donc en plus cette année pour l'université de Bordeaux ? L'arrêté du Président de l'université de Bordeaux pour annoncer ces chiffres est imminent. Il y aura 15 à 20 % de places supplémentaires pour le passage en deuxième année en 2021. 

Au plan national, les actions du collectif se poursuivent.

 

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