Deux plaintes à l’encontre des forces de l’ordre ont été déposées, ce jeudi 6 avril, par deux manifestants. Ils dénoncent des violences et une entrave à leur liberté lors de la mobilisation du 28 mars à Bordeaux..
Ils ont décidé de porter plainte pour dénoncer d’une part, une garde-à-vue abusive, d’autre part, des violences volontaires. Les faits se seraient déroulés en marge de la manifestation du 28 mars dernier.
Selon leur avocat, Gabriel Lassort, l’un des deux hommes aurait été placé en garde à vue pour participation à un affrontement après sommation. Il y restera 48 heures avant d’être finalement relâché sans aucune suite.
“Cette garde-à-vue était fondée sur rien. C’est donc une garde-à-vue abusive et une entrave à la liberté de manifester”, explique Gabriel Lassort.
45 jours d'ITT
Le second manifestant, dénonce “la violence policière”. Vers 16 h 45, l’homme, habitué aux manifestations, reçoit, à cinq centimètres de sa jambe, une grenade de désencerclement qui lui provoque une fracture ouverte du péroné. Aujourd’hui, il a 45 jours d’ITT.
“Mon client n’a jamais eu aucun problème avec la justice, aucune appartenance au black blocks. Il a subi des violences qui sont inacceptables”, explique Gabriel Lassort.
L’avocat indique également que le manifestant se déplace désormais en fauteuil roulant “sans espoir concret de pouvoir remarcher un jour”. Si les plaintes sont déposées, il faut dorénavant consolider les dossiers. Gabriel Lassort a de ce fait décidé de lancer un appel à témoins.
“C’est une nécessité d’avoir plus d’éléments de preuve. Des vidéos, des photos pour parfaitement comprendre les circonstances”, précise leur avocat.
IGPN et juge d'instruction
De son côté, le parquet de Bordeaux a confié à nos confrères de Rue89 Bordeaux qu’il avait saisi l’IGPN. Une mauvaise nouvelle pour l’avocat des deux victimes.
“J’ai confiance en la justice et en son autorité garantie par son indépendance, mais je n’ai pas confiance à ces inspections générales, qui dépendent du ministre de l’Intérieur. Nous allons donc saisir un juge d’instruction”, explique Gabriel Lassort, qui après avoir soutenu les Gilets Jaunes veut continuer “à faire la lumière sur les actions délictuelles et criminelles d’un état politique qui est tombé dans la violence”.