Les étudiants mobilisés rejoignent le cortège de la manifestation contre la réforme des retraites ce mardi 28 mars. La faculté de la Victoire est occupée depuis le mardi 21 mars. "La jeunesse se radicalise depuis le 49.3"
Pour cette 10ᵉ journée d'action, ils sont là. Les étudiants qui bloquent les cours, le campus de la Victoire et l'accès au bâtiment se disent déterminés, car "le gouvernement nous promet un avenir de misère et de précarité."
"L'usage du 49.3 ne passe pas"
Le campus de la Victoire, qui regroupe notamment l'anthropologie sociale, la psychologie et la sociologie, est bloqué depuis le 21 mars.
Difficile d'avoir un chiffre exact, à priori, quelques dizaines de personnes sont dans ce mouvement étudiant. Dans les locaux, des tags contre le gouvernement ont fleuri sur les murs, des tables et des chaises sont empilées devant les portes des salles de cours.
Interrogé ce mardi matin par France 3 Aquitaine, Jahan Lutz étudiant en 3ᵉ année de philosophie qui participe au blocage de la faculté et ira défiler aujourd'hui, explique que "la jeunesse se radicalise et rentre massivement dans ce mouvement depuis le recours au 49.3. On voit le gouvernement utiliser la répression et les violences policières pour empêcher la jeunesse de rentrer encore plus massivement dans le mouvement, aux côtés des travailleurs et de cette grève reconductible".
"Macron démission"
"Nous soutenons la grève générale pour faire reculer Macron et son gouvernement jusqu'au retrait de la réforme. Dans les cortèges, nous chantons "Macron démission", car nous voulons faire tomber sa réforme, et le faire tomber lui ! Ce gouvernement nous promet un avenir de misère et de précarité," assène Jahan Lutz.
Dans un communiqué en date du 27 mars, les étudiants grévistes assurent que la faculté de la Victoire est occupée depuis le mardi 21 mars. Ce jour-là, près de 300 étudiants et quelques professeurs réunis en assemblée générale sur le campus ont voté l’occupation de leur lieu d'études et de travail à l’immense majorité".
Le but de cette occupation est de faire du campus "un quartier général de la mobilisation", pour y tenir des assemblées générales et des initiatives communes, dans le but d'étendre la mobilisation et de généraliser la grève.
"Notre génération n'a connu que des crises"
Selon une autre étudiante en troisième année de psychologie qui a tenu à garder son anonymat, "le gouvernement a toujours eu peur de la radicalisation de la jeunesse";
"Si la mobilisation de la jeunesse est si forte, c'est que le 49.3 amène avec lui toutes les questions qui ont politisé la jeunesse, les questions d'oppression, de catastrophe écologique, de précarité étudiante, de quel avenir on nous réserve. On est aussi une génération qui n'a connu que des crises, on est en colère et cette mobilisation cristallise tout ça".
Moi, je suis étudiante et je vais faire cinq années d'études et pas avoir à l'arrivée un emploi à hauteur de mon investissement.
Une étudiante bordelaise en troisième année de psychologieFrance 3 Aquitaine
VIDEO. Voir les images des étudiants et lycéens dans le cortège du 28 mars 2023 à Bordeaux :
Les étudiants "grévistes" expliquent organiser des conférences, ateliers, ciné-débats depuis le début de l'occupation. "ainsi que des conférences avec des collectifs de lutte, notamment sur la question antiraciste et la cause palestinienne".
Les cours qui ne peuvent se tenir au sein de l'établissement bloqué sont reportés ou ont lieu sur d'autres sites de l'université.