Scène emblématique du rock à Bordeaux, la Rock School Barbey, dans le quartier de la gare, fête ses 30 ans. La salle accueille une centaine de concerts par an. L'école de musique compte aujourd'hui 500 élèves.
Noir Désir, Mano Negra, Les Négresses Vertes, Les Berruriers Noirs, Miossec, NTM... Autant de groupes qui se sont produits un jour sur la scène du Théâtre Barbey, devenu aujourd'hui la Rock School Barbey.
Cet espace ouvert accueille une centaine de concerts par an. Ici, peuvent se croiser des musiciens de la scène locale et des groupes nationaux ou internationaux.
L'un des talents de la Rock School est sans doute de savoir dénicher des stars en devenir. Des groupes prometteurs, à la notoriété naissante, programmés à Bordeaux, avant que la célébrité ne les éloigne des capacités financières de la petite salle bordelaise.
L'aventure a débuté en 1990 à Bordeaux, mais les premiers accords ont résonné deux ans plus tôt à Sauveterre de Guyenne.
C'est le 13 juin 1988, qu'Eric Roux et Patrick Bazzani organisent leur premier concert. Originaires de Sauveterre de Guyenne dans l'Entre-Deux-Mers, c'est, tout naturellement, dans la salle des fêtes de cette bastide girondine, qu'ils ont programmé leurs premiers groupes.
Des musiciens bordelais. Les Standards, Stalag et S.T.O reflétaient assez bien la diversité de la scène rock bordelaise de l'époque. Bien d'autres spectacles ont suivi...
Dans un reportage diffusé en 2004, sur France 3 Aquitaine, Eric et Patrick se souvenaient avec amusement des 300 à 400 spectateurs venus assister aux concerts et des regards interloqués des habitants.
C'est vrai que lorsqu'arrivaient des crêtes vertes, des chaînes, des cuirs, etc... Ce n'était pas forcément vu d'un bon oeil.
Les vieux de Sauveterre avaient dit après le concert d'Oberkampf : "on avait pas vu ça depuis les Allemands en 40 !" (rire)
Aujourd'hui, le Rock School est presque une institution. une salle incontournable et une école reconnue.
500 élèves viennent chaque semaine suivre leur leçon de musique. Chant, guitare, basse, batterie, percussion....
Ici, pas d'examen d'entrée, pas de diplôme, pas d'évaluation pour passer d'un niveau à l'autre.
Le plus jeune apprenti musicien à 6 ans. Le plus âgé, 72 !
Règle d'or : Dès sa première leçon, dès la première minute l'élève doit avoir l'instrument en main.
Jouer avant toute chose. Avant d'apprendre le solfège comme l'explique Jérôme Carrière, professeur de batterie :
On essaie de faire jouer les enfants, le plus vite possible. Et, tous les instruments, ensemble le plus rapidement possible.
A la batterie, on va travailler des morceaux qu'ensuite, on va jouer avec les guitaristes et les chanteurs.
Eve, Jeanne et Samuel acquiescent. Dans un des studios de la Rockschool, ils répètent les chansons qu'ils interpréteront le 9 juin, pour l'un des spectacles anniversaires "la Journée de la Rock School"
J'ai suivi un cousr au conservatoire, explique Eve, 13 ans. Ca ne m'a pas plu.
Ici, les profs sont sympas. C'est plus libre. C'est pas du solfège.
C'est un cours un peu à l'instinct, à la passion... C'est cool, joyeux, lumineux !
Jeanne, sa copine, abonde dans le même sens :
C'est une ambiance différente du conservatoire. On peut rigoler, s'amuser.
Pour Samuel, 12 ans, le choix de la Rock School s'est imposé rapidement :
Je voulais faire du rock. Le conservatoire, je trouvais ça trop classique. Ici, c'est plus libre, on peut choisir les musiques, on rigole.
Et les 3 amis, de reprendre en choeur "In between days" de The Cure.
A la baguette, Catherine Politoff leur professeur de chant, explique la philosophie du lieu :
La musique, pour moi, ce devrait être encore le dernier espace de liberté. Or, souvent, ça ne l'est pas. Et je trouve que cet endroit (La Rock School NDLR) l'est encore. Et c'est important.
Les élèves se retrouvent une fois par semaine pour des cours collectifs d'une heure. Jeanne, Eve et Samuel reprennent leur répétition. Cette fois, ils entonnent "Dommage" des frères toulousains Big Flo et Oli.
Car, si elle se veut libre, la Rockschool est aussi éclectique. Depuis 2 ans, elle s'est enrichie de la "Rap School" avec de nouvelles disciplines comme les platines, l'écriture ou le beatmaking (l'art de composer sur ordinateur).
Et le succès est au rendez-vous.
L'école de musique de la Rockschool Barbey affiche complet avec 500 élèves alors qu'elle reçoit chaque année jusqu'à 1000 demandes.
Les musiciens commencent à se sentir à l'étroit. Eric Roux, fondateur et directeur de la Rock School envisage de pousser les murs.
En tout cas, un projet d'agrandissement est à l'étude.
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