Ils ont réalisé l'exploit. Après un titre de champion de France de fédérale 1 en 2023, les Girondins ont vécu une nouvelle finale de championnat de France de Nationale 2 gagnant 13 à 8. Nous les avions rencontrés juste avant pour connaître leur méthode du coeur.
Fantastique victoire pour les Langonnais ce dimanche 12 mai, ils deviennent champion de France de Nationale 2. Une belle ascension qui repose aussi sur une solide solidarité et amitié au sein de l'équipe.
L'équipe de Rugby Magazine a rencontré ces rugbymen avant leur finale.
Avant le match
À peine promus et déjà finalistes. Rien ne semble pouvoir arrêter Langon, le petit poucet de la nationale 2. Le club affiche un budget serré de 950 00 euros pour cette saison, trois fois moins que les plus riches. Des joueurs amateurs au milieu d'une division de pros... et pourtant, c'est bien le titre et la montée qu'ils vont jouer ce dimanche.
Un groupe d'amis
Mais comment font-ils ? Difficile, depuis l'extérieur, d'imaginer les ressorts de la méthode utilisée par les entraîneurs Christophe Hamacek et Romain Cabannes. Mais après la demi-finale, une chose transparaît comme une évidence. Ce groupe est avant tout un groupe d'amis qui construit son aventure dans le travail, la confiance et l'émotion.
Dimanche 5 mai, 14h30, vestiaires du Stade Municipal de Saint-Jean-d'Angély. Bruits de crampons sur le ciment, regards fixes, deniers moments de calme. Les rouges et blancs sont concentrés, dans 30 minutes ils affronteront Rennes, une grosse écurie de Nationale 2.
"On les connaît ces mecs, on sait comment ils jouent... C'est rien de fou... On monte et on fait tomber aux chevilles". Les mots du troisième ligne Simon Zubizarreta résonnent dans le vestiaire étroit. Des consignes simples pour faire le lien avec les gestes répétés encore et encore à l'entraînement tout au long des saisons.
"Le cœur, c'est ce qu'on a de plus important"
Ils le savent tous, 80 minutes les séparent d'un moment incroyable, une deuxième finale consécutive de championnat de France. Alors lorsque Maxime Gau prend la parole à son tour, il en appelle à autre chose. Le pilier vétéran de 34 ans a arpenté les terrains de TOP 14 sous les couleurs de La Rochelle et du Stade Français. Il connaît le rugby aussi bien qu'il connaît son équipe. Il mobilise ce qui fait son identité profonde.
"Le cœur, c'est ce qu'on a de plus important cette saison.. C'est ce qui nous a lancés : qu'on soit copain les uns avec les autres... et c'est ça qui va nous faire gagner aujourd'hui...on va se battre les uns pour les autres", lâche Maxime Gau.
Pas besoin d'en dire plus. Les mâchoires se ferment, les liens se resserrent, les hommes se regardent. C'est l'heure.
Réaliser l'impensable
Ce qui suit, ce sont 80 minutes d'un rugby beau et acharné devant un public enflammé. Les Girondins répondent présents comme ils le font toujours : avec une confiance inébranlable et une solidarité sans faille. L'adversaire rennais, dominé en première mi-temps, ne peut renverser le mur langonnais durant la seconde. Aujourd'hui, cette défense est bien trop serrée, bien trop liée. Aucun talent n'y trouvera de trou de souris pour la traverser.
Coup de sifflet final, c'est toute une ville qui exulte. Cette équipe vient de réaliser l'impensable : elle a gagné sa place en finale de championnat de France dans une nationale 2 qu'elle vient à peine de rejoindre.
Sur le pré, joueurs, dirigeants et supporters savourent l'instant. Quelques larmes, une joie commune qui déborde, et des sourires presque incrédules. Il faudra pourtant vite ranger ces émotions et se remobiliser pour un autre rendez-vous, encore plus fou, encore plus beau : ce dimanche à Massy, contre Marcq-en-Barœul, 80 minutes de combat pour un bouclier historique.