Une habitante de la commune d'Hourtin dans le Médoc en Gironde lutte contre une invasion de petites fourmis depuis décembre dernier. Elle a tout essayé pour éradiquer les colonies, rien n'y fait.
"Ce week-end, j'ai même employé les grands moyens. Une fumigation anti-insectes rampants. J'ai sorti mes chats et fermé la maison." Bénédicte Eyquem se bat contre des invasions incessantes de petites fourmis dans son domicile. "Huit fourmis par-ci, dix par là, elles sont partout!".
"Elles arrivent de partout"
Cette habitante d'Hourtin, une petite commune forestière du littoral médocain, a emménagé dans une grange restaurée en 2007. "C'est la première fois que je suis envahie de la sorte. Au début, les fourmis étaient dans l’évier. Et puis, en levant la tête, j'ai découvert qu'elles tombaient du plafond et qu'elles sortaient par le trou du luminaire de la cuisine, ma pièce à vivre", raconte-t-elle.
Cette Girondine a ensuite remarqué qu'il y en avait autour des plinthes, mais "rien d'ultra-localisé". Sa première inquiétude : qu'il s'agisse de fourmis charpentières. Un fléau pour une ancienne grange. Elle décide alors de contacter un professionnel qui la rassure sur l'espèce. Il s'agit de petites fourmis communes méditerranéennes. Moins rassurant, en revanche, cette espèce est l'une des plus invasives. On les retrouve dans les potagers et quand on met le pied sur la fourmilière, elles grimpent rapidement sur vous et piquent.
J'ai toujours eu des fourmis dans le jardin ou la maison, mais avec du spray, c'était fini.
Bénédicte Eyquem,habitante de Hourtin (33)
"J'ai repéré qu'elles venaient de la terre, entre la jointure du mur de la maison et du sol, et elles grimpent. Et elles rentrent chez moi. Je suis très maniaque et je passe l'aspirateur dans la cuisine, car il y a toujours des miettes par terre, mais j'ai remarqué que les fourmis ne mangent pas les miettes. J'en retrouve beaucoup qui sont déjà mortes," explique la dame qui partage des photos de fourmis envahissant son habitation.
Dans son jardin dans lequel se trouvent de nombreuses fleurs, Bénédicte Eyquem a également supprimé des fourmilières. " Impossible de s'en débarrasser. Ces fourmis sont très vivaces, et j'en ramasse plein. C'est obsédant, moi qui aime que mon intérieur soit propre".
Invasions localisées
Jérôme Berhuy est installé dans le Médoc depuis 21 ans. Ce professionnel de la désinsectisation a commencé par les destructions des nids de frelons asiatiques, avant de créer sa société spécialisée dans les insectes et les rats. "Le Médoc est rempli de fourmis, affirme-t-il. Depuis 20 ans, une espèce de toutes petites fourmis de Méditerranée prend de plus en plus de place, mais il y a aussi toujours des fourmis charpentières", assure-t-il, sans pour autant avoir constaté de pic sur ce printemps. "Avec les insectes, c'est par pic. Cette année, ce sont les chenilles processionnaires et les punaises qui sont très nombreuses"
Depuis la grosse sécheresse et canicule il y a deux ans, tout explose.
Jérôme BerhuyProfessionnel de la désinsectisation
Le professionnel de l'éradication des insectes nuisibles et invasifs, et de la dératisation, regrette par ailleurs que "les moyens autorisés pour les traitements soient de moins en moins agressifs. Donc les espèces reviennent tôt au tard".
Détruire les fourmilières
Ses conseils pour éviter d'attirer les fourmis : éviter de laisser traîner des aliments, car elles sont dotées d'un excellent odorat et détecter la nourriture, les miettes, le sucre, etc. Il faut aussi régulièrement surveiller l'extérieur, "tout autour des maisons" et "réagir très vite", s'il y a une fourmilière. "Il y a une reine tous les deux ans. On peut retrouver des fourmis sous les chapes des habitations et dans les combles, elles vont partout et dans toutes les directions", constate Jérôme Berhuy.
Bénédicte Eyquem consacre beaucoup de temps et d'argent dans sa lutte contre ces petites bêtes qui lui pourrissent le quotidien depuis plusieurs mois.
C'est infernal ! Hier soir, j'ai encore pulvérisé du vinaigre et du bicarbonate.
Bénédicte EyquemHabitante d'Hourtin (33)
"J'ai rencontré des gens dans les rayons "brico" qui ont le même problème. Et un ami de mes parents qui est maçon a travaillé chez un couple d'habitants de Saint-Aubin du Médoc qui sont également envahis depuis un an ! J'ai fait des recherches sur internet et j'ai trouvé un article sur un village entier qui a été envahi dans la région de Saumur !" , rapporte-t-elle. De quoi donner des sueurs froides à la Médocaine, qui s'inquiète à présent des dégâts que peuvent produire ces insectes en circulant dans les murs de sa maison.