Encore sous le choc, le couple de Girondins témoigne de ce jour où les gendarmes sont entrés de force chez eux, au petit matin. Ils auraient pensé avoir affaire à l'ancien locataire qui avait semble-t-il, lui, des choses à se reprocher...
Maximilien Wormser se remémore ce matin de panique. C'était jeudi 8 avril.
"Ils ont tapé et dit "gendarmerie" puis ont ouvert le volet et la porte peut-être avec un verin hydraulique... il restait une cartouche..."
"Moi j'ai ouvert le rideau, ils m'ont dit "poussez-vous gendarmerie" et ils ont tout pété (la porte en verre, NDLR). Le verre a explosé et ils m'ont dit "couchez-vous au sol..."'
D'après son témoignage, les gendarmes l'immobilisent d'abord une première fois au sol, genou dans le dos et le menottent. Ensuite, ils demandent de ranger les chiens et ordonnent à sa compagne, Noémie, de se coucher elle aussi sur le sol.
Ils m'ont couché une deuxième fois au sol et avec l'arme à 5 centimètres de ma tête...
"Ensuite ils m'ont mis le panier du chien sur la tête et m'ont fait sortir sur la terrasse et là ils m'ont couché une deuxième fois au sol et avec l'arme à 5 centimètres de ma tête, demandant de ne plus bouger en attendant l'officier de police judiciaire".
"Un seul gendarme s'est excusé"
En attendant, ils lui demandent de décliner son identité, mais ne le croient pas. Avec l'arrivée de l'OPJ, ils réclament à la jeune femme des pièces d'identité... Ils lâchent alors : "et merde... c'était trop facile !" Ils réalisent qu' ils se sont trompés, leur communiquent deux numéros de téléphone pour le remboursement de leur porte, et débarrassent le plancher. "Sur la dizaine qui étaient là, un seul s'est excusé..."
Il ne se sera écoulé que 15 minutes en tout depuis l'enfoncement de la porte, mais les deux jeunes gens sont traumatisés (4 jours d'ITT).
Il faut dire que le groupe était lourdement équipé, d'après Maximilien. Ils étaient tous cagoulés avec des armes de poing très impressionnantes.
Un épisode bouleversant également pour sa compagne, Noémie Dammame : " On n'a pas compris tout de suite que c'était la police. On croyait qu'on se faisait cambrioler". "Et le bruit ! Oui c'était choquant : trois gars qui entrent et demandent de se mettre à terre..."
Fils de gendarme
Le couple ne souhaite pas en rester là même s'il n'en veut pas à la gendarmerie. "Il font leur métier", dit Noémie. Mais ils en veulent aux enquêteurs car cette opération n'aurait pas dû avoir lieu, puisque Maximilien n'est pas celui qu'ils recherchaient.
Maximilien a déposé plainte, une démarche qui a pris deux heures auprès des gendarmes de Blaye. Ironie du sort, Maximilien est fils de gendarme. C'est ce qu'il leur a dit en indiquant que l'uniforme ne l'impressionnait pas. Pour autant, il n'y croit pas trop : "l'adjudant m'a clairement dit que ce serait classé sans suite".
Une plainte
Maximilien a ajouté, ce 10 avril, qu'il allait quand même prendre un avocat.
D'après Me Maître Christine Maze, avocate pénaliste : "ils pourront faire des demandes de dommages et intérêts pour le préjudice moral qu'ils subissent, ou physique, s'il y en avait un, au titre de cette intrusion qui était, pas illégale, mais non-fondée".