Santé : une grève du personnel soignant pour dénoncer une situation sous tension à venir cet été

Une nouvelle mobilisation des syndicats de soignants s'est déroulée mardi à Bordeaux, pour alerter les autorités sur les difficultés à venir cet été dans plusieurs services de l'hôpital public. Entre manque de personnel, fermetures de services de plus en plus régulières, salaires pas à la hauteur, les raisons de la colère demeurent nombreuses.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un hôpital public sous tension et des soignants sous perfusion avant l'été. La situation est jugée "critique" par les syndicats de soignants qui se sont rassemblés, mardi 7 juin, pour une nouvelle journée de grève et de mobilisation du personnel dans près de 40 villes en France, comme à Bordeaux sur la place de la République à la mi-journée. 

Un nouveau cri d'alerte vis-à-vis du gouvernement et des méthodes de fonctionnement du secteur de la santé face au manque de moyens, à l'épuisement du personnel et aux départs de soignants de plus en plus nombreux.

Des services d'urgence à l'épreuve de l'été 

Quelques jours avant le début de l'été, le constat est donc inquiétant sur le s conditions de travail difficiles "avec plus de 400 lits fermés sur le CHU de Bordeaux et une capacité initiale de 2 900 lits", explique Gilbert Mouden, délégué syndical Sud CHU Bordeaux Santé. "On focalise surtout ces difficultés sur les urgences, mais c'est un petit peu l'arbre qui cache la forêt. C'est extrêmement dégradé au niveau des urgences parce qu'il manque beaucoup de personnel para-médical. Des mesures dégradées et de filtrage sont donc mises en place pour essayer d'aiguiller le moins de patients possible vers ces services..."

On a plus de 400 lits fermés sur le CHU de Bordeaux et nous sommes seulement début juin...

Gilbert Mouden, délégué syndical Sud CHU Bordeaux Santé

Source France 3 Aquitaine

Un plateau de régulation du Samu 33 est actuellement en ordre de marche avec "plus de 40 étudiants en deuxième et troisième année de médecine qui exercent la fonction d'assistants de régulation médicaux (ARM)". Mais là encore, les sollicitations sont jugées trop nombreuses par rapport au personnel présent dans un CHU au bord de la saturation avec des fermetures de service alternées à envisager cet été.

"Dans plusieurs services, on tourne entre 15 et 20% d'absentéisme, rappelle Gilbert Mouden. Sur les médecins urgentistes à Pellegrin, on est déjà à 40% avec des gens qui sont en arrêt, démissionnés ou tout simplement partis"

Des solutions apportées trop peu nombreuses pour satisfaire les syndicats

De l'autre côté, la direction du CHU de Bordeaux tente d'inverser la tendance, elle qui a notamment agrandi les locaux de l'hôpital des enfants à Pellegrin en novembre dernier. "Pour l'instant, la communication de la direction est basée sur des campagnes de recrutement. Recruter c'est bien, mais il faut surtout arrêter l'hémorragie, constate Gilbert Mouden. Les seules solutions apportées sont pour le moment de bloquer toutes les disponibilités, les mutations de personnel, voire même de retarder les démissions jusqu'à septembre..."

Ecoutez l'interview de Gilbert Mouden, Sud Santé,  ce mardi midi 7 juin sur notre antenne à la mi-journée.

À l'appel de neuf syndicats de soignants, une journée de grève pour dénoncer les errances du fonctionnement de l'hôpital public était organisé, mardi 7 juin, à Bordeaux. ©FTV NoA

"Une nouvelle vague de départ est à prévoir dès la fin de l'été", prévient-il.

"Et aujourd'hui, il n'y a plus de réserve de personnels toutes fonctions confondues. Cela fait près de dix ans qu'on ne cesse d'alerter... Le Ségur de la Santé n'a rien amené ou presque avec les créations de poste. Encore une fois, on a l'impression que le président de la République découvre la situation et a besoin d'un mois supplémentaire avec la mission "flash" pour en tirer les leçons. Pour nous, ce n'est plus acceptable..."

Le manque d'attractivité de la profession s'explique aussi par la différence de rémunération avec le secteur privé selon lui. "Face à nous, le privé s'est adapté face aux petites augmentations obtenues avec le Ségur pour être plus attractif. Donc pourquoi les personnes viendraient à l'hôpital public actuellement ? Pour être malmenées, travailler jour et nuit, sans forcément avoir de week-ends ou de vacances ? Le seul nom du CHU de Bordeaux ne suffit plus pour attirer, mais surtout garder."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information