Le sénateur socialiste et ancien président du conseil général de la Gironde, Philippe Madrelle, est décédé ce mardi 27 août 2019. Il incarnait la longévité en politique. Il a marqué la famille socialiste en Gironde.
"Celui-là il est important pour moi dans mon village." à St-Seurin-de-Cursac dans le Blayais dans le Nord-Gironde. Décembre 2015, Philippe Madrelle coupe son dernier ruban. Il passe la main après 46 ans de mandat au département de la Gironde et une certaine longévité à la présidence du conseil général de 1988 à 2015.A l'époque, il lance les contrats de développement social urbain et rural qui viennent soutenir les communes dans l'accompagnement de leurs quartiers sensibles, et des zones rurales fragilisées. Son credo de toujours qu'il aimait à rappeler :
Pas de brisure entre la ville et la campagne.
Une ovation pour saluer un demi-siècle de mandat politique !
Le 17 novembre 2018, Philippe Madrelle avait eu les honneurs d’un ancien président de la république, François Hollande venu remercier un camarade qui aura dédié sa vie entière au service de l’action publique.
Une carrière débutée en 1968 comme député, Phillipe Madrelle alors suppléant de René Cassagne qui vient de décéder fait son entrée à l’assemblée nationale, il va y siéger jusqu’en 1980.
Sur les bancs de l’Assemblée, le jeune député croise Chaban Delmas dont il devient le principal opposant en Gironde dans le sillage d’un François Mitterrand , celui qui restera son inspirateur politique et qu’il servira sans faille.
Une dynastie d'élus
Philippe Madrelle appartient à une famille ancrée dans la politique girondine, particulièrement du nord Gironde.
Son père, maire de la commune de Saint-Seurin-de-Cursac et militant de la SFIO lui insuffle le goût de la politique et du sport. Son frère Bernard Madrelle a été maire de Blaye et député. Son fils, Nicolas Madrelle est conseiller régional après avoir été maire de St-André-de-Cubzac.
Elu pour la première fois en 1965 simple conseiller municipal d'Ambarès, Philippe Madrelle a cumulé jusqu'à 185 ans de mandats politiques très variés ! Au début des années 1980, il fut au même moment maire, sénateur, patron de son département et président de la région Aquitaine car la première loi de décentralisation lui ouvre les portes de la région, une collectivité territoriale naissante dont il est président de 1981 à 1985.
Mais c’est surtout à la tête du département de la Gironde que Philippe Madrelle aura marqué son action politique, 36 ans de présidence qui feront de lui, l’homme de la Gironde rurale. Elu sénateur de la Gironde en 1980, le palais de Luxembourg restera son dernier mandat dans la droite ligne de son engagement de toujours au service de la ruralité et des plus démunis.
" Si c'est être très humain, alors je suis clientéliste "
Ses opposants avaient l'habitude de dire de lui et de sa longévité passée aux commandes qu'il cultivait le clientélisme via des aides distribuées par la collectivité. Ce à quoi Philippe Madrelle a répondu à l'une de nos équipes en 2014 :
Le clientélisme, si c'est la solidarité, si c'est recevoir les gens, si c'est être très humain, alors je suis clientéliste, ça veut rien dire !!!
Infatigable élu proche du terrain, il assistait à la moindre inauguration, appelant chacun par son prénom, honorant de sa présence le plus modeste comice agricole, aimant les gens, doté d'une mémoire infaillible. C'est le souvenir que laisse Philippe Madrelle.
Peu présent à Paris, il a fait partie des sénateurs les moins actifs, selon le site nossenateurs.fr- Madrelle, en revanche, il n'a jamais relâché son emprise sur la Gironde.
►La carrière de Philippe Madrelle, nous lui avions consacré ce retour en images en 2014 alors qu'il annonçait qu'il ne se représenterait pas à la présidence du département :