Sidaction. Pas de port de préservatif, refus du dépistage... Trente ans plus tard, des comportements à risque toujours trop présents

Le Sidaction, c'est ce week-end. Trois jours de mobilisation pour célébrer cette année 30 ans de lutte contre le VIH. L'événement de sensibilisation et de collecte de fonds pour la lutte contre le virus du sida est porté par des bénévoles, des chercheurs et médias qui rappellent que le SIDA n'est pas encore vaincu.

"Tout le monde était désarmé"

On a vu le Sida arriver. On dépistait les VIH... On a inventé la prévention. Personne ne savait où on allait au départ !

Maryse Tourne

Cofondatrice du CACIS et du collectif Sida 33

On a été très concernées dans les quartiers. Il y a eu des familles, des fratries entières qui ont été contaminées et qui sont décédées...

Maryse Tourne

Cofondatrice Collectif Sida 33

30 ans de Sidaction

Dépistage avec résultats immédiats

Aujourd’hui, on meurt toujours du sida, même si la recherche avance. On compte 1,3 million de nouvelles contaminations et 630 000 personnes décès chaque année dans le monde. Et malgré ces trois décennies de campagnes de sensibilisation, il y a une forme de déni autour de ce virus sexuellement transmissible. Ainsi, on estime en France que près de 24 000 personnes pourraient être séropositives sans le savoir.
Joann Plusalainet s'occupe du dépistage sur la place de la Victoire. Ce samedi, les personnes qui poussent la porte du camion ont tous les profils d'âge, de genre, de sexualité. Chacun est accueilli individuellement. "Lors de l'entretien, on voit un peu ses connaissances, ses prises de risque s'il y en a eu ", détaille Joann. "Après, avec son consentement, on réalise un dépistage et on donne les résultats tout de suite".

Le dépistage consiste à prélever une goutte de sang au bout du doigt qui sera ensuite analysée. Si le test est positif, un accompagnement de la personne permet de "mettre un traitement en place". "Grâce à ce traitement, elle ne pourra plus transmettre le VIH à d'autres personnes".

Des jeunes peu concernés ?

Les spécialistes le rappellent, le dépistage doit devenir un réflexe pour tous car il reste le seul outil pour connaître son statut sérologique.  Rappelons-le, être mal informés ou se sentir peu concernés peut conduire à des comportements à risque. Aujourd'hui, les résultats d'un sondage IFOP pour le Sidaction auprès des jeunes sont alarmants. Parmi ceux qui déclarent avoir de multiples partenaires non réguliers, 45 % d’entre eux affirment ne pas utiliser systématiquement de préservatif lors des rapports sexuels et 42 % ne pas avoir fait de test de dépistage dans les 12 derniers mois.

En cas de doute ? D'après ce même sondage IFOP, ces jeunes ne sauraient pas, pour 36 % d'entre eux (15-24 ans), où se faire dépister, ni, pour 39%, qu'il existe un traitement d’urgence contre le VIH si un risque a été pris. 

Discrimination

Parmi les jeunes également, les préjugés sont légion. 31% des 15-24 ans interrogés refuseraient de parler à leur entourage de leur séropositivité et un peu plus d'un jeune sur quatre "pense qu’une personne séropositive sous traitement peut représenter un danger pour les autres". Par ailleurs, 44% des Français "seraient mal à l’aise s’ils apprenaient que la personne qui garde leur(s) enfant(s) était séropositive". Un tiers serait également "mal à l’aise à l’idée de partir en vacances avec une personne séropositive". Une personne sur quatre le serait, "si son ou sa collègue de travail était séropositive".

L'expérience de ces Sidaction montre que la mobilisation ne faiblit pas, mais qu'il s'agit d'adapter les modes d'information et de prévention notamment auprès des jeunes. La peur ne doit pas être le seul moteur pour les inciter à vivre une sexualité choisie et plus sûre.

Plus d'informations sur le site Sida Info Service

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