Depuis les attaques du Hamas perpétrées contre la communauté juive en Israël, samedi, la communauté juive bordelaise est sous le choc. Un rassemblement est prévu lundi soir à Bordeaux.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"On a tous de la famille, des amis, des gens que nous connaissons, qui résident en Israël. Et qui ont soit perdu des enfants, de la famille, soit des gens dont on est sans nouvelles depuis 48 heures", commence le rabin de Bordeaux, Moshe Taieb, interrogé devant la synagogue de Bordeaux. Avant de nous faire part de son état d'esprit, "Je suis dans un état à la fois de sidération et d’inquiétude". De son côté, Erick Aouizerate, président du Consistoire israélite de Gironde n'a pas souhaité nous répondre. 

"Le temps n’est pas, pour le moment, celui de la colère"

"Maintenant, on pense d’abord aux morts, on pense à ceux qui sont vivants dont on est sans nouvelles, on pense aux blessés :  il y en a plus de 2000 actuellement selon les derniers chiffres", insiste le rabbin de Bordeaux, avant de reprendre "le temps n'est pas, pour le moment, celui de la colère."

Mais au-delà de ce deuil nécessaire, Moshe Taieb fait part également de son incompréhension, "Voir ces jeunes gens, soldats ou pas soldats, qui ont été kidnappés, qui ont été tués, des personnes âgées, des enfants, c’est à la fois la sidération, l’incompréhension et en même temps le temps du deuil et du recueillement."

Comment s’attaquer à des jeunes qui font la fête ?

"Il y a bien sûr de l’indignation par rapport à des évènements pareils" reprend le Rabbin qui s'apprêtait à fêter samedi, avec sa communauté, l'une des fêtes importantes du judaïsme. "Comment s’attaquer à des jeunes qui font la fête, un jour de fête? ", faisant mention des attaques contre les participants de la rave party.

"Le jour de Simhat Torah, qui était celui du jour de l’attaque, est un jour dans les communautés juives, on célèbre la fin de la lecture de la Torah. Les gens chantent, les gens dansent, les gens donnent des bonbons pour des gamins. C’est une fête très populaire, très joyeuse".

Attaquer un jour de fête, n’est pas sans rappeler ce qui s’était passé il y a 50 ans jour pour jour, la guerre de Kippour. Au moment du jeune et du plus grand rassemblement du peuple juif.

Moshe Taieb, Rabbin de Bordeaux

à rédaction web France 3 Aquitaine

Sans nouvelle d'un jeune Bordelais

"C’est l’inquiétude" reprend le Rabbin quand il évoque le sort d'un jeune Bordelais, dont la famille est toujours sans nouvelles. Le jeune homme, résidant en Israël depuis quelques années, participait à la fête qui a fait l'objet des attaques du Hamas au matin du samedi. Il était-il dit " dans la fameuse rave party où il y a eu tant de kidnappings, et de choses dramatiques. On n'a pas encore réussi à avoir de ses nouvelles."

Une disparition sur laquelle a communiqué Meyer Habib, député des Français établis hors de France. En contact avec la famille du jeune homme, il a confirmé la prise d'otage. 

"Avidan est entre les mains du Hamas !!", écrit le député. La détention du jeune homme de 26 ans aurait été confirmée au politique par son père. Il ferait ainsi partie des 8 français disparus ou pris en otage, dont on est actuellement sans nouvelles. 

"Je connais la violence du Hamas"

"Je ressens une grande tristesse, en vérité, on ne s'y habituera jamais" commence Roselyne Addad. Cette femme juive, dont les 3/4 de la famille résident en Israël depuis plus de 50 ans, évoque son désespoir à voir cette situation s'envenimer encore un peu plus. 

A chaque fois, on se dit que la paix n'arrivera jamais. On se dit que les deux voisins vont finir par s'entendre et ça n'est pas le cas. 

Roselyne Abbad

à rédaction web France 3 Aquitaine

La plupart de sa famille réside dans le sud d'Israël, à une vingtaine de kilomètres de la bande de Gaza. "Grâce au téléphone, on a pu s'écouter tous les jours", raconte-t-elle. "Ca a été douloureux pour ma soeur ainée, deux de ses enfants ont été appelés pour défendre cette patrie".

Avant d'évoquer le sort qui avait été réservé à son frère il y a 25 ans. "Je connais la violence du Hamas, j'ai vu plusieurs guerres. J'ai eu un frère qui a été retenu par le Hamas il y a 25 ans, et je connais leur comportement. Ce ne sont pas des enfants de chœur."

Une solidarité rassurante

Devant la synagogue de Bordeaux, à 18h30, sont attendues toutes les personnes en soutien au peuple israélien. Un rassemblement présenté comme « apolitique et areligieux ». 

Un rassemblement auquel réagit le rabbin, "Beaucoup de politiques se sont annoncés ce soir pour ce rassemblement qui aura lieu ce soir devant la synagogue."

" Depuis hier soir, on a eu énormément de réactions de juifs, de la communauté et surtout de non juifs, catholiques, chrétiens, musulmans, qui nous ont appelés, qui nous ont envoyé des messages pour exprimer leur indignation, pour exprimer leur solidarité", rapporte le rabin. Ils sont, eux aussi, stupéfaits de la virulence de cette attaque et totalement solidaires de la communauté, de l’État d’Israël, et du peuple juif, dans cette détresse. C’est rassurant."

Pour Roselyne Addad, le plus important est de rassembler 

Ma voisine de palier, qui n'est pas juive, a frappé à ma porte, est venue me demander si ma famille était en bonne santé. Ça m'a fait tellement de bien

Roselyne Addad

à rédaction web France 3 Aquitaine

Elle sera, elle aussi, au rassemblement: "C'est important pour tout démocrate. Quand on attaque quelqu'un sans raison, ça doit concerner tout le monde. J'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres qui ne seront pas juifs." "Je suis de tout cœur avec ce pays dans ces moments douloureux", insiste-t-elle.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité