Des yeux qui piquent, des maux de tête et l'impression d'avoir en permanence une gène dans l 'oeil.
On en parle avec un spécialiste de la vue au CHU de Bordeaux.
Invitée plateau : Pr David Touboul, responsable de l’unité cataracte, chirurgie réfractive, cornée, glaucome, lentilles – service d’ophtalmologie, pôle spécialités chirurgicales - CHU de Bordeaux
Date de diffusion ; Lundi 19 mars 2018 à 12h00
Une pathologie de plus en plus fréquente
La pathologie de l'œil sec est de plus en plus fréquente en raison de la vie numérique, du vieillissement, des conditions de travail être autres facteurs. La vision est troublée, instable, accompagnée d'une sensation d'inconfort, de brûlure, de grain de sable, de larmoiement paradoxale.
Les causes sont multiples et souvent associées. On distingue des déficits en qualité du film lacrymal et des déficits en sécrétion d'eau par la glande lacrymale principale. Souvent le déficit est mixte quand la situation devient chronique.
De quelles pathologies s’agit-il ?
Les blépharites par dysfonction des glandes meibomiennesElles sont la cause la plus banale d'œil sec. Les glandes meibomiennes fournissent la phase lipidique (grasse) qui stabilise le film lacrymal. Le film lacrymal est étalé par le clignement palpébral. Ce clignement peut être incomplet, peu fréquent et peu intense, limitant la possibilité de lubrification, induisant une souffrance inflammatoire et une dysfonction des secrétions meibomiennes. Si la situation dure, les glandes peuvent s'infecter (orgelet, chalazion), la cornée peut s'ulcérer et s'infecter (abcès).
La maladie de Gougerot
Dans cette maladie, la glande lacrymale principale est détruite par l'organisme, asséchant dramatiquement la cornée. Elle est parfois primaire, sans cause, souvent secondaire à une maladie générale comme la polyarthrite rhumatoïde.
Quels soins ? Quel accompagnement ?
La sécheresse oculaire par obstruction des glandes meibomiennes, situées dans le cartilage des paupières, est de loin la plus fréquente. Elle est souvent présente depuis très longtemps avant que les symptômes n'apparaissent. Une prise en charge est possible pour restituer une bonne fonction ou au moins éviter l'aggravation. Celle-ci passe par la compréhension du problème impliquant une analyse détaillée des paupières et de la surface oculaire, suivie d'une explication clarifiée des mécanismes.La corrélation structure/fonction est ici primordiale afin de définir la sévérité et le pronostic de la sécheresse oculaire. Ainsi, afin de diagnostiquer et prendre en charge le dysfonctionnement éventuel, le CHU de Bordeaux s'est doté de la dernière avancée technologique pour faire l'analyse de l'anatomie et fonctionnelle des glandes meibomiennes : Plateforme Lipiview / Lipiflow.
La clé de la guérison repose en grande partie sur l’implication du patient et l’accompagnement de l'équipe médicale pour désamorcer le cycle d'auto-aggravation que le patient subit, fondant l’action sur les 3 axes suivants : Protection / Désobstruction / Rééducation.
Pr David Touboul,
responsable de l’unité cataracte, chirurgie réfractive, cornée, glaucome, lentilles
service d’ophtalmologie CHU de Bordeaux
responsable de l’unité cataracte, chirurgie réfractive, cornée, glaucome, lentilles
service d’ophtalmologie CHU de Bordeaux