Télésurveillance cardiaque : quand le cœur des patients à risque est surveillé à distance, via leur téléphone

Le CHU de Bordeaux dispose d'un service surveillant à distance le cœur ses patients, via leur pacemaker ou leur défibrillateur. Six mille malades en bénéficient.
 

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Surveiller les défaillances, remarquer les signaux d'alertes, possiblement synonymes d'un risque pour le patient... à distance. C'est le principe de la télésurveillance cardiaque. Depuis une vingtaine d'années, le CHU de Bordeaux suit ses patients via les données transmises par leur pacemaker ou leur défribrillateur.

"Ces appareils sont capables de transmettre des informations sur le fonctionnement des sondes ou des piles, explique Pierre Bordachar, professeur de cardiologie au CHU de Bordeaux. 
Ils transmettent également des informations plus centrées sur le patient, à travers une balance connectée par exemple".
 

On va suivre les variations du poids. On sait qu'un des premiers signes de décompensation cardiaque, et donc d'aggravation chez un patient insuffisant cardiaque, c'est l'augmentation du poids.

Pierre Bordachar, professeur de cardiologie au CHU de Bordeaux

"Je suis plus tranquille"

Patiente en cardiologie, Sandrine Fernandez s'est vu remettre un appareil de télésurveillance, relié à son smartphone : "J'ai fait une crise cardiaque le 3 novembre. Mon cœur s'est arrêté, heureusement j'étais avec une amie qui m'a prodigué les premiers secours.
Je suis restée six jours dans le coma (…) Apparemment, j'ai des spasmes coronariens, donc ils ont décidé de me poser un défibrillateur surveillé avec un téléphone et à distance". 

Pour la patiente, le dispositif a de nombreux avantages. "Déjà, il ne se voit pas, c'est discret. J'ai juste à le laisser brancher la nuit à 1m50 de moi. Et le téléphone, c'est rassurant. Je sais que je suis tout le temps branchée, et que s'il y a un souci, que mon cœur recommençait, je le saurai à ce moment-là. Je suis plus tranquille."
Les données de Sandrine Fernandez, comme celles des autres patients télésurveillés, sont recueillies et analysées chaque jour. Les messages d'alertes sont ensuite transmis au médecin qui en évalue la pertinence et la prise en charge du patient. 

Hospitalisée au CHU, Catherine Hoang a pu bénéficier du système en 2017. "Je suis reliée à l'hôpital Haut-Lévèque 24 heures sur 24. S'il y a une anomalie de santé révélée par mon pacemaker, je suis alertée.
C'est très simple à gérer, et ça m'a sauvé la vie. J'ai eu une alerte le 26 octobre. Sans la télésurveillance ca aurait été plus compliqué".

Un même dispositif pour tous

"Chaque soir, l'appareil communique via un télétransmetteur, ou un téléphone, qui se trouve dans la chambre du patient, explique Sylvain Ploux, professeur en cardiologie au CHU de Haut-Lévêque invité du 12/13 de France 3 Aquitaine. 
 

L'anticipation des complications permet d'améliorer la mortalité, ce qui n'est pas rien pour une stratégie qui n'est pas un traitement. On diminue également leur présence à l'hôpital.  Ce dispositif s'adresse à tous, quel que soit l'âge, la cardiopathie ou la situation géographique. C'est donc également un facteur d'égalité d'accès aux soins. 

Sylvain Ploux, professeur en cardiologie au CHU de Haut-Lévêque




Les objets connectés et l'e-santé jouent un rôle de plus important dans le cadre de la prise en charge de l'insuffisance cardiaque. "Nous avons créé, avec le CHU de Clermont-Ferrand un système de télésurveillance basé sur les objets connectés, réservé aux patients les plus fragiles, poursuit le docteur Sylvain Ploux. Pour le professeur, ces technologies peuvent se révéler particulièrement avantageuses. 
"Ce dispositif permet de coupler les informations données par les prothèses avec des informations de paramètres vitaux recueillis à domicile. D'autres pathologies chroniques peuvent être télésurveillées et leurs données peuvent être couplées aux données cardiaques". 


Voir le reportage de France 3 Aquitaine et l'interview du Professeur Sylvain Ploux

 
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