Neuf personnes, dont sept sont en détention provisoire, comparaissent lundi 9 décembre devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour participations à des trafics d'armes. Le principal prévenu est poursuivi pour détention, cession de matériel de guerre et association de malfaiteurs. Le procès a été reporté fin septembre après qu'une assesseure s'est déjà prononcée sur l'un des prévenus lors d'une ancienne audience.
Deux mois et demi après une première audience furtive, le procès d'un prévenu accusé de trafics d'armes, soupçonné d'alimenter des réseaux de trafic de stupéfiants, s'ouvre lundi 9 décembre au tribunal correctionnel de Bordeaux. Huit autres prévenus comparaissent également dans cette affaire, pour différents degrés d'implication.
Une première audience reportée
Le principal prévenu, surnommé "Barbeu", est âgé de 22 ans. Il est jugé avec sa compagne de 26 ans avec qui il a un enfant de deux ans. Les chefs d'accusations à son encontre sont lourds : acquisition, détention, transport, cession de matériel de guerre et association de malfaiteurs. Les faits se seraient déroulés entre mai 2022 et mars 2023.
Il aurait dû comparaître lundi 23 septembre pendant trois jours. Mais un coup de théâtre a bousculé le déroulé de l'audience : une des assesseures s'est rendu compte qu'elle s'est déjà prononcée sur l'un des prévenus lors d'une audience face au juge des libertés et de la détention. Elle a donc dû se démettre et le procès a été reporté à ce 9 décembre.
Parmi les prévenus, il y a aussi cet homme âgé de 37 ans, originaire du Burkina Faso. En détention provisoire depuis mai 2023, il a fustigé ce report lors de l'annonce. "17 mois que je suis incarcéré alors que je n'ai rien fait, ça fait 17 mois que j'attends" a-t-il lancé, avant d'être expulsé de l'audience pour mauvais comportement.
Neuf prévenus, sept en détention provisoire
Maître Christian Blazy, avocat de deux prévenus en détention provisoire, se dit "interrogatif" par rapport aux éléments de cette affaire. "Ce dossier n'est fondé que sur des écoutes" assure-t-il. Selon sa lecture, les armes découvertes lors de perquisitions ne sont pas celles du trafic mais "des armes anciennes, pour lesquelles ils revendiquent la propriété par passion".
La robe noire revient également sur l'enquête menée par les forces de l'ordre, composée de "sonorisations de téléphones et de véhicules". Mais pour Christian Blazy, "les policiers ont eu l'impression de tomber sur des conversations pouvant correspondre à trafics d'armes, mais n'ont jamais retrouvé l'argent et les armes en question".
En tout, neuf prévenus comparaissent devant le tribunal. Sept d'entre eux sont en détention provisoire. Ils sont tous originaires de la région bordelaise, sauf un qui est de Toulouse. Le principal prévenu, déjà condamné en 2020 par un tribunal pour enfants pour des faits passibles de 10 ans d'emprisonnement, encourt une peine de 20 ans de prison si l'état de récidive est reconnu.