Trafic d’espèces protégées : un réseau européen démantelé par la justice à Bordeaux

Des servals, des ouistitis ou encore des perroquets : c’est le butin qu’ont découvert les enquêteurs de trois services de protection environnementale. Un trafic européen d’animaux découvert en mai 2021 en Gironde.

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Le 30 novembre, une vaste opération judiciaire sur tout le territoire français met en lumière un trafic gigantesque d’animaux exotiques. C’est l’aboutissement d’un an et sept mois d’enquête.

Lynx, perroquets, singes

L’alerte est donnée en mai 2021. L'Office Français de la Biodiversité et le détachement bordelais de l'Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique sont informés d’un trafic d’espèces protégées en Gironde. Une femme de femme de 21 ans est rapidement identifiée comme la tête du réseau. Elle réside alors en Haute-Garonne.

C’est le début des révélations. Le procureur de Bordeaux ouvre d’abord une enquête préliminaire qui révèle l’existence de ce réseau, provenant principalement d’Espagne, de Pologne et de Belgique.

Ces espèces, achetées à bas prix, étaient ensuite revendues via des réseaux sociaux sans aucune garantie sanitaire et sans aucune traçabilité et, de surcroît, à des personnes ne disposant d’aucune autorisation nécessaire à leur détention.

Parquet de Bordeaux

Les animaux saisis, des servals, ouistitis, lynx ou encore perroquets ont été placés dans des structures professionnelles agréées précise le Parquet de Bordeaux.

Cinquante enquêteurs mobilisés

L’importance du trafic s’impose : une information judiciaire est ouverte, confiée à un juge d’instruction bordelais. 

L'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique, l'Office français de la biodiversité et le service d'enquêtes judiciaires et des finances sont co-saisis afin d'identifier les différents protagonistes de ce trafic.

Au total, une cinquantaine d’enquêteurs sont déployés. Perquisitions, interpellations s’enchaînent. 

Quatre personnes, identifiées comme les protagonistes du trafic sont interpellées dans la banlieue de Toulouse et dans le sud-est de la France avant d’être placées en garde à vue.

Mise en examen

L’organisatrice a été déférée ce vendredi 2 décembre devant le juge d’instruction pour sept chefs d’accusation allant de la détention d’animaux d’espèce protégée à la participation à une association de malfaiteurs pour un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.

Elle a été présentée au juge des libertés et de la détention qui l’a placée en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet.

Parquet de Bordeaux

La garde-à-vue des trois autres mis en cause a été levée ce jour et les intéressés, âgés de 41,22 et 29 et résidant en Haute-Garonne et dans les Pyrénées-Orientales se sont vus remettre des convocations aux fins de mise en examen ultérieure par le magistrat instructeur.

Un coup de filet conséquent, qui a également mobilisé les enquêteurs espagnols. Aujourd’hui, le trafic d’espèces protégées est en croissance sur le territoire. Il représente près de 23 milliards de dollars par an. 

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