Un couple de la banlieue de Lyon est mis en examen pour avoir piraté le compte professionnel d'une infirmière du Taillan-Médoc. Un millier de vrais-faux pass sanitaires ont été édités et vendus 200 euros minimum. Six mois d'enquête ont été nécessaires pour interpeller les suspects novices en informatique.
L'information est révélée ce vendredi 21 janvier par Le Parisien. Le couple, suspecté d'avoir organisé un commerce lucratif de vrais-faux pass sanitaire, a été interpellé mardi dans la banlieue de Lyon au terme de six mois d'enquête de la Gendarmerie nationale.
Les faits débutent en août 2021 lorsque une infirmière libérale du Taillan-Médoc, en Gironde, découvre que son compte professionnel a été piraté. Il lui est impossible d'y accéder. En quelques jours, un millier de vrais-faux pass sanitaires sont édités avec son identité, précisent les enquêteurs de la Gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine.
Les pirates présumés, interpellés mardi 18 janvier dans la banlieue de Lyon, auraient vendu ces documents falsifiés 200 euros minimum.
L'enquête des gendarmes spécialisés de Gironde permet d'identifier un certain nombre d'acheteurs rapidement auditionnés. Ils confirment avoir acheté ces faux documents sur internet pour une somme de 200 euros minimum.
Reportage ► Un couple de la banlieue de Lyon est mis en examen pour avoir piraté le compte professionnel d'une infirmière du Taillan-Médoc en Gironde
Des pirates novices en informatique
Les enquêteurs de la section de recherches de Bordeaux et des détachements de l’Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique (OCLAESP) de Bordeaux et de Lyon vont mener six mois d'enquête avant de procéder à l'interpellation du couple suspect.
L'homme et la femme ont minutieusement caché leur identité numérique sur le web, à tel point que les enquêteurs pensent avoir à faire à des professionnels chevronnés de la piraterie. Il n'en est rien relate le Parisien, puisque les pirates sont novices.
Le succès de leur opération pousse même le couple a quitté leur emploi respectif pour se consacrer entièrement à ce commerce illégal mais lucratif.
Arme de poing et portables saisis
Mardi 18 janvier, l'interpellation des suspects est menée par la gendarmerie. Les deux suspects sont placés en garde à vue et mis en examen pour « atteinte à un système de traitement automatique de données ».
Les perquisitions conduisent à la découverte d’une arme de poing, de 9000€ en liquide, d’une vingtaine de téléphones portables ainsi que d’un très grand nombre de supports numériques, détaille la Gendarmerie nationale dans un communiqué.
L'homme, âgé d'une trentaine d'années, est depuis placé en détention provisoire. Sa compagne est laissée en liberté sous contrôle judiciaire.
L’Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique et le groupe cybercriminalité de la section de recherches de Lyon sont désormais saisis de la poursuite des investigations qui se concentrent en Rhône-Alpes.