Il manque 12 aires d'accueil officielles dans le département. Le maire de Mérignac Alain Anziani estime qu'il y a urgence à les construire. Et interpelle l'Etat. Sur sa commune, une dizaine de sites sont en permanence investis par les gens du voyage. Dans des conditions d'hygiène déplorables.
"Ca bouge tout le temps mais on a à peu près 200 caravanes de gens du voyage et 50 de la communauté Rom sur la commune, répartis sur une dizaine de sites" affirme Olivier Libert, le conseiller technique sécurité de la mairie de Mérignac.Ces caravanes s'installent sans autorisation sur des ZAC, des terrains communaux ou même sur des parcelles privées. Ce qui occasionne nombre de désagréments : dégradations, dangerosité des branchements électriques, procédures d'explusion, frais de nettoyage, nuisances pour les riverains...
Sans oublier que ces personnes y vivent dans de très mauvaises conditions d'hygiène.
Elles n'ont pas vraiment le choix. Les places en aire d'accueil officielles manquent cruellement.
Sur les 18 aires qui devaient être construites dans l'agglomération bordelaise, 6 restent encore à réaliser. Elles permettraient de proposer 140 emplacements supplémentaires.
"On demande à ce qu'ils construisent des aires avec du confort, comme ça quand on arrive on sait où on va, on traîne pas partout. L'hygiène ici y en a pas. Déjà on est arrivé ça sentait mauvais. Y a pas d'endroit pour mettre les poubelles, rien" explique une femme de la communauté qui a dû s'installer avec sa famille sur un site inadpaté et illégal.
La Gironde, mauvaise élève
Le schéma départemental d'accueil des gens du voyage prévoit au total 43 aires proposant huit à vingt-cinq emplacements, répartis sur l'ensemble du territoire, en fonction des besoins identifiés.
L'objectif était de terminer l'ensemble des réalisations en 2017.
En 2019, 12 sites restent encore à construire.
Même constat en ce qui concerne les aires de grand passage destinées à l'accueil de grands groupes (50 à 200 caravanes).
Sur les 11 prévues, seules six sont ouvertes aujourd'hui : à Bordeaux, rue de Tourville (seulement 80 places), à La Teste, Andernos, Le Porge, Lesparre-Médoc et Lacanau.
Appel à l'Etat
Le maire socialiste de Mérignac, Alain Anziani, dit vouloir tirer la sonnette d'alarme.
"Les conséquences sanitaires, financières et sociales de ces squats et campements sont lourdes et complexes à gérer pour les villes" explique t-il, "il est urgent de faire preuve de fermeté et d'humanité".
Alain Anziani reconnaît que les "collectivités sont en première ligne pour agir" mais il demande à l’Etat "d'accorder les financements nécessaires, notamment en mobilisant les fonds européens dédiés à l’accueil des populations migrantes".
Il se dit prêt à proposer des terrains sur sa commune qu'il affirme avoir déjà identifiés.