VIDÉO. "Je suis amoureuse de la France, mais mon cœur est en Ukraine". Ces réfugiées racontent leur vie à Bordeaux

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L'Alliance Française à Bordeaux organise des cours de français aux réfugiés ukrainiens ©France 3 Aquitaine

Cela fait un an jour pour jour, que la guerre a débuté aux portes de l’Europe, obligeant de nombreux Ukrainiens à quitter leur terre. Des femmes et des enfants pour la plupart, qui rêvent de pouvoir rentrer chez eux. En attendant, ils apprennent à vivre, à Bordeaux, dans un pays qui n'est pas le leur et à parler le français.

Elles sont arrivées dans l’urgence, laissant leur vie d’avant, derrière elles. Nadiya, Lisa, Diana et Valeria.  Elles ont fui les combats qui font rage depuis un an.
Le 24 février 2022 est une date à jamais ancrée dans leur esprit. C’est le début de l’invasion russe lancée en pleine nuit par Vladimir Poutine, déclenchant le pire conflit sur le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale.
Des explosions s’abattent sur Kiev, Kharkiv, Odessa et dans le Donbass, à Marioupol. Les chars russes traversent le pays. Les images horrifient le monde entier. Depuis, les combats n’ont pas cessé. Comme elles, plus de 8 millions d'Ukrainiens ont fui les bombardements pour se réfugier en Europe et y être à l’abri. Malgré la solidarité des habitants qui les accueillent, l’intégration est difficile à cause de la barrière de la langue.

Envie d'intégration


Aujourd’hui, nous retrouvons les quatre jeunes femmes, à l’Alliance française, en plein cœur de Bordeaux. Nadya a quitté Odessa, où elle enseignait le français. Ici, cette maman de deux enfants poursuit son métier en donnant des cours. Le rythme est intense :  25 heures par semaine. Parmi les élèves, deux compatriotes.
"Les Ukrainiens parlent aussi anglais, ils sont déjà habitués à l’alphabet latin, ils sont habitués à certaines choses qui n’existent pas dans la grammaire ukrainienne, donc ils avancent comme les autres. ", assure-t-elle.
Lisa a une lecture encore hésitante, mais garde le sourire. Toutes ont envie de s’intégrer au plus vite pour que la vie de tous les jours soit un peu plus facile. Un moment loin de chez elles, qu’elles espèrent être une parenthèse.  
Mais impossible d’oublier leur terre natale.
Valeria a 27 ans. Avant son arrivée en Gironde, elle habitait Dnipro, l’une des villes défigurées par les bombardements. Elle se soucie de sa grand-mère restée au pays et qui lui donne des nouvelles. "J’ai parlé à ma grand-mère, et elle m’a raconté des cas de kidnapping là-bas. On dit que les enfants qui vont à l’école sont invités à participer à des excursions organisées par des Russes, et finalement, ils disparaissent". À Bordeaux, cette artiste peintre, cherche par tous les moyens à aider ceux qui sont restés. 

Diana, elle, est étudiante. Elle a 19 ans. Sur les conseils de sa famille, elle est partie d’Odessa. Malgré la guerre, elle regarde vers l’avenir et veut devenir comédienne.  Et peut-être " faire du théâtre en français à Paris" dit-elle en riant. Je crois que quand tu veux vraiment quelque chose, tu peux y arriver, et même jouer dans des théâtres parisiens !"
Un an après, elles sont encore là, sans savoir quand elles pourront retourner dans leur pays.  À la question, souhaitez-vous rester ici ?  Valéria n’a pas d’hésitation : "je suis amoureuse de la France, mais mon cœur est aussi là-bas en Ukraine".  Comme beaucoup de réfugiés, elle espère pouvoir rentrer chez elle.

Je suis amoureuse de la France, mais mon cœur est aussi là-bas en Ukraine

Valéria, 27 ans, réfugiée ukrainienne

à France 3 Aquitaine

Combien de réfugiés en France ?


Un an après le déclenchement de la guerre, alors qu'une vague de retours a été constatée, le nombre de réfugiés ayant fui l'Ukraine pour s'installer en France s'est stabilisé.
Là où un millier d'entre eux se présentaient quotidiennement dans le seul point d'accueil parisien en mars 2022, il ne reste plus, sur le territoire national, qu'un "petit flux" de quelques centaines de personnes par mois, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Selon la Place   Beauvau, entre le 10 mars 2022 et le 30 janvier 2023, la France a accueilli plus de 100.000 Ukrainiens, "dont près de  80% de femmes". Le ministère de l'Intérieur explique avoir délivré des " autorisations provisoires de séjour"  (APS)  à 87.928 Ukrainiens  (hors enfants)"  sur cette période.  Soit près de 146.000   APS délivrées lorsqu'on prend en compte les renouvellements.

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