Les archéologues de l’Inrap ont mis au jour en bord de Garonne, à Villenave-d’Ornon, près de Bordeaux, les vestiges d’un voilier marchand datant du VIIIe siècle. Le chantier des fouilles est visible pour les Journées européennes de l’archéologie du 17 au 19 juin.
Les archéologues l'ont baptisé "Pépin le Bref". Cette épave de bateau de plus de 1300 ans est exceptionnelle car son état de conservation est remarquable et donne des informations sur une période mal connue de l'histoire de la navigation et des construction navales.
Un navire marchand
L'épave a été mis au jour sur le site de Geneste, à Villenave-d’Ornon , avenue du 7e-Art, à proximité du centre commercial des Rives d’Arcins.
Il s'agit des restes d'un bateau qui naviguait sur la Garonne entre le 7ème et le 8ème siècle. Enfouie dans l’ancien lit envasé d’un ruisseau (l'estey du Lugan), l’épave est conservée sur 12 m de long, mais sa taille initiale peut être estimée à une quinzaine de mètres.
"Les datations radiocarbones attribuent ce bateau aux VIIe-VIIIe siècles, ce qui en fait un témoignage exceptionnel de l'architecture navale du haut Moyen Âge", selon l'Inrap, l'Institut national de recherches archéologiques préventives.
"Ce bateau avait une quille pas très importante, il a une ouverture , un fond assez plat qui permet une portance en milieu fluvial ce qui lui permettait de naviguer près de la côte et faire son circuit de bateau marchand", explique Marc Guyon, Archéologue subaquatique INRAP.
Très bien conservé
Les premières observations sur l’épave (présence d’une quille, assemblage des pièces de bois, dimensions et nombre des membrures…) permettent de restituer un bateau robuste (voilier de charge) capable de naviguer sur la Garonne mais également de faire du cabotage sur la façade atlantique.
De la quille à l'accastillage, tout est en très bon état. C'est un témoignage unique sur cette époque de navigation, et cela va nous faire avancer de façon phénoménale.
Laurent Grimbert Responsable des recherches archéologiques INRAP
La présence d'un plancher indique que cette embarcation pouvait transporter des marchandises en vrac. L'épave est en bon état de conservation et certains éléments d’accastillage comme les cordages sont encore présents à l’intérieur. Différentes essences de bois, chêne et résineux, sont utilisées dans la construction.
L'épave est restée immergée dans l'eau à l'abri de la lumière et de l'oxygène. Les archéologues de l'Inrap ont prélevé les sédiments qui se trouvent dans et autour des vestiges, ils permettront de connaître la nature de la cargaison du bateau.
Lieu de la découverte sur cette carte >
Voir notre reportage sur cette épave exceptionnelle découverte en bord de Garonne :