Évacué pour la deuxième fois ce mercredi matin, le péage de Virsac est devenu un haut lieu de la contestation des gilets jaunes. Depuis plusieurs années, la Haute-Gironde souffre des problèmes de mobilité, reconnaît la députée de la circonscription Véronique Hammerer.
C'est un lieu qui a connu un des plus gros rassemblements de Gilets jaunes en France : le péage de Virsac, en Haute Gironde. Pris d'assaut depuis le 17 novembre par les Gilets jaunes, il a été évacué le lundi 19 novembre pendant quelques heures, avant que des manifestants plus virulents ne reviennent sur les lieux et mettent à sac les installations.
Une nouvelle intervention de CRS a eu lieu mercredi matin, évacuant les derniers gilets jaunes de l'autoroute A 10 et de la nationale RN 10 toute proche.
Pourquoi tant de manifestants à Virsac ?
Comment expliquer que Virsac soit ainsi devenu un des hauts lieux de contestation, avec plusieurs milliers de manifestants encore sur place au-delà de la journée du 17 novembre ?
Nous avons posé la question à Véronique Hammerer, députée LREM de la 11e circonscription de Gironde.
La colère, qui a mené des milliers de gilets jaunes dans la rue, ne l'étonne pas. "La hausse des prix du carburant a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, mais le mécontentement était latent " , estime l'élue, qui affirme entendre ce même discours en continu "pendant les huit années où elle a sillonné le territoire alors qu'elle travaillait dans le secteur social ". [Véronique Hammerer a dirigé le Centre intercommunal d'action sociale du Nord Gironde, ndlr].
Un seul bus par jour entre Blaye et Bordeaux
La hausse des prix de l'immobilier conduit de plus en plus de personnes à s'éloigner de la métropole pour s'y installer. Des travailleurs qui trouvent refuge en Haute-Gironde mais néanmoins obligés d'effectuer le trajet vers la métropole quotidiennement. Entre 25 et 30% des travailleurs de sa circonscription ont un emploi sur le secteur de Bordeaux. "Il n'y a qu'un seul bus par jour qui fait la jonction entre Blaye et Bordeaux, assure Véronique Hammerer. Et ce bus dessert trente arrêts avant d'arriver ! Les gens sont bien obligés de prendre leur voiture."
A Virsac, comme ailleurs, les revendications des manifestants sont multiples. Le prix du carburant est certes jugé trop élevé, mais c'est aussi l'ensemble de la politique gouvernementale et la figure d'Emmanuel Macron qui est mise à mal. Pas de quoi décontenancer la députée LREM, qui veut avant tout "garder le cap".
"Nos mesures sociales ne sont pas entendues"
"Nos mesures sociales ne sont pas entendues. Nous transformons le pays. L'objectif, c'est mettre en place localement des solutions qui auraient dû être envisagées il y a vingt ans : le co-working, développement des entreprises sur place… ".
La députée veut présenter le 30 novembre aux institutions, notamment à la Région un "livret" de la mobilité dans le Nord Gironde, rédigé en collaboration avec ses administrés réunis lors d'atelier de réflexion depuis le printemps dernier.
Pour l'instant c'est trop tôt pour faire le bilan, ça ne fait que dix-huit mois. On en reparle dans quatre ans, et là les gens choisiront.
" Désormais, c'est le Rassemblement national "
L'élue, qui reconnaît un rassemblement pacifiste samedi 17 novembre, estime que le mouvement est désormais dépassé par la droite . "Je vois les images dans la presse, parmi les personnes qui poursuivent désormais, ce sont des personnes de mon secteur, je les reconnais, c'est le Rassemblement national".