L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a imposé "des préalables" au redémarrage du réacteur 3 de la centrale du Blayais (Gironde), à l'arrêt depuis fin juillet pour sa troisième visite décennale.
A l'occasion de cet arrêt, EDF doit remplacer les trois générateurs de vapeur du réacteur 3, en raison de l'usure de leurs tubes. Les générateurs sont fabriqués par Areva.
"Après examen de la conception et de la fabrication des nouveaux générateurs de vapeur, l'ASN constate qu'Areva n'a pas apporté toutes les justifications de sûreté requises en vue de leur montage puis leur mise en service", a indiqué l'ASN mercredi dans un communiqué.
Le président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet, a demandé en conséquence à EDF et à Areva "d'apporter des justifications de sûreté complémentaires", préalables au montage des générateurs et au redémarrage du réacteur.
Il s'agit, par exemple, de "la réalisation d'essais complémentaires pour attester des propriétés mécaniques de certains matériaux".
Areva a réagi en assurant à l'AFP que "les trois générateurs de vapeur sont conformes aux exigences de fabrication. Cela a été confirmé par le rapport de Bureau Veritas (organisme tiers mandaté par l'ASN) qui n'a relevé aucun défaut avéré".
"Le décalage de planning pour l'installation de ces générateurs résulte des justifications documentaires supplémentaires sollicitées par l'ASN", a ajouté Areva. "Les justifications complémentaires seront communiquées dans les prochaines semaines à l'ASN afin de répondre aux conditions préalables au montage de ces générateurs de vapeur", a précisé le groupe.
Les générateurs de vapeur sont des équipements sous pression "qui participent à deux fonctions de sûreté essentielles", souligne l'ASN : le refroidissement du coeur du réacteur et le confinement des éléments radioactifs.
Un programme de remplacement des générateurs de vapeur les plus anciens a été mis en place par EDF au début des années 1990 et se poursuit actuellement.
Entrée en service en 1981, la centrale du Blayais est l'une des trois plus anciennes de France, avec Fessenheim (Haut-Rhin) et Tricastin (Drôme).
Située à quelque 50 km au nord de Bordeaux, en bordure de l'estuaire de la Gironde, elle dispose de quatre réacteurs de 900 MW chacun.