Les gendarmes ont découvert jeudi quatre corps de nourrissons dans le congélateur. A cela s'ajoute un cinquieme corps, âgé de deux jours, retrouvé dans un sac isotherme. Le père est toujours en garde a vue. La mère, qui avait caché sa grossesse, a été hospitalisée à Charles Perrens.
C'est le père de l'enfant, un ouvrier agricole âgé de 40 ans, qui a découvert le premier corps dans un sac isotherme jeudi en milieu de matinée à son domicile. Immédiatement il a appelé les secours.
Cet enfant est né d'une grossesse dissimulée. Selon les premiers éléments de l'enquête, la mère, aurait accouché seule à son domicile mardi.
Dans la soirée de jeudi, les gendarmes ont donc décidé de perquisitionner la maison, et c'est là qu'ils ont découvert quatre autres cadavres de bébés dans un congélateur. La maison, située à la sortie du village, a été placée sous scellés. Les enquêteurs pourraient prochainement procéder à des fouilles sur le terrain de la maison pour s'assurer qu'aucun autre corps n'y est enterré.
Le conjoint, a été placé en garde à vue car son rôle dans cette affaire reste à être déterminé. La mère, âgée de 35 ans et employée
chez un pépiniériste, a été hospitalisée vendredi à l'hôpital psychatrique Charles Perrens. Sa garde à vue, incompatible avec son état de santé, a donc été levée.
L' autopsie du corps corps retrouvé jeudi dans un sac isotherme a eu lieu vendredi. Elle a révélé que "le bébé de sexe masculin est né viable" mais "on ne peut pas dire encore si c'était une naissance à terme, et des analyses devront déterminer s'il a vécu après l'accouchement" qui s'est produit mardi soir, a indiqué vendredi lors d'une conférence de presse le procureur de la République adjoint de Bordeaux, Anne Kayanakis.
Celles des quatre autres bébé devraient être réalisées les jours prochains. Car pour l'instant l'enquête n'a pas permis de déterminer si ils sont mort-nés ou s'ils ont été tués après l'accouchement.
Une information judiciaire sera ouverte samedi. Elle "devra établir la part de chacun. Pour l'heure rien n'est établi", a souligné Mme Kayanakis. Si l'infanticide est reconnu, la mère de famille, risque la prison à perpétuité.
Le couple n'était pas connu des services de police. Ils sont parents de deux enfants de 13 ans et 15 ans. Dans le petit village de Louchats vendredi, tout le monde était sous le choc. Ici, le couple était connu et apprécié de tous. Et personne n'avait visiblement remarqué quelconque grossesse.
L'infanticide le plus grave survenu en France remonte à 2010 avec la mort de huit bébés tués à Villers-au-Tertre (Nord) par leur mère, Dominique Cottrez, qui attend d'être rejugée.
L'affaire de bébés congelés la plus médiatisée avait éclaté en 2006, quand Jean-Louis Courjault, ingénieur expatrié à Séoul, en Corée du Sud, avait découvert les corps de deux nouveaux-nés dans son congélateur. Sa femme, Véronique, a été condamnée à huit ans d'emprisonnement en juin 2009 et libérée en mai 2010.
Voyez le reportage de notre équipe réalisé ce matin à Louchats où l'émotion était vive :
Ecoutez les précisions de Lili Le Piver suite à la conférence de presse du parquet de Bordeaux:
Ecoutez l'analyse de Roland Coutanceau psychatre expert auprès des tribunaux, il nous explique le processus du déni de grossesse :