Depuis plusieurs années, les cosmétiques bios envahissent les rayons des magasins spécialisés et des grandes surfaces. Pourtant, l'étiquette peut parfois être trompeuse.
Crèmes, savons, shampooings ou encore maquillage, les produits bios ne se cantonnent plus aux rayons alimentaires. Face à l'essor grandissant de cette tendance, il est parfois difficile de démêler le vrai du faux.
"C'est un secteur en plein développement, il nécessite donc une surveillance accrue", explique Catherine Lasserre, enquêtrice à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Mais la DGCCRF ne s'occupe pas uniquement des produits bios. "On s'occupe de tout ce qui est mis ne vente, alimentaire ou non, bio ou non. C'est donc difficile pour nous de tout contrôler", explique Jean6Charles Quintard, directeur départemental de la protection des populations de la Gironde.
Anomalies d'étiquette
En 2019, sur 109 produits contrôlés, les deux tiers n'étaient pas conformes aux normes. "Il s'agit souvent d'anomalies d'étiquettes, d'informations incomplètes ou d'allégations thérapeutiques qui n'ont pas lieu d'être", détaille Catherine Lasserre.
En moyenne en France, les fraudes représentent 40% dans les secteurs non-alimentaires et 10% dans l'alimentaire. "Les allégations thérapeutiques sont les plus nombreuses concernant les cosmétiques. Un exemple : une crème contre l'acné", illustre Jean-Charles Quintard. Parmi les fraudes majeures également, les oublis de présence d'allergènes dans certains produits.
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— Harris Interactive (@harrisint_fr) February 7, 2020
Amende et prison
Des anomalies qui peuvent avoir des conséquences sur la sécurité sanitaire des consommateurs. "On est là pour préserver l'intérêt du consommateur et voir si le contrat de loyauté et de sécurité envers lui a bien été respecté", argumente l'enquêtrice de la DGCCRF.
Et si ces erreurs peuvent avoir de graves conséquences sur les clients, elles en ont également sur les producteurs. Certaines fraudes sont passibles de poursuites pénales, entraînant amendes voire emprisonnement.
Du côté des magasins revendeurs, ces contrôles réguliers, effectués tous les trois ans, rassurent. "On prend ça plutôt positivement", explique Laetitia Abrioux, responsable rayon non-alimentaire d'un magasin bio. Ces contrôles jouent en effet aussi le rôle de garant auprès de ces magasins.