La gigantesque opération de redressement de l'épave du Costa Concordia a démarré e matin lundi sur la petite île toscane du Giglio en Italie, où une centaine de personnes sont à pied d'oeuvre pour cette première mondiale.
Vingt mois après le naufrage du paquebot de croisière, qui avait fait 30 morts et deux disparus le 13 janvier 2012, les autorités italiennes avaient donné leur feu vert dimanche. Dimanche, le groupe Costa, propriétaire du navire, et sa maison mère américaine Carnival, à qui revient le paiement de cette opération gigantesque (plus de 600 millions d'euros à ce jour) s'étaient montrées optimistes.
C'est la première fois que l'on va tenter de réaliser un tel exploit sur un bateau aussi grand - long de près de 290 mètres, haut comme un immeuble de dix étages - et positionné de cette façon - le flanc droit couché sur des rochers. L'ex-palace flottant a été vidé de toute présence jusqu'à ce qu'il soit sécurisé, avant d'éventuelles visites des enquêteurs dépêchés par le parquet de Grosseto, toujours à la recherche des corps de deux disparus, une passagère italienne et un serveur indien.
Dans la nuit du 13 janvier 2012, le Costa Concordia avait heurté un écueil près de la côte et s'était échoué sur des rochers à quelques dizaines de mètres de l'île toscane du Giglio avec à son bord 4.229 personnes. Trente-deux personnes avaient trouvé la mort, dont deux n'ont jamais été retrouvées. Parmi les parties civiles figurent Costa Croisières, propriétaire du navire, l'État italien ainsi que l'île du Giglio, où l'énorme épave gît, attendant son renflouement, une véritable prouesse technique prévue désormais pour août-septembre.
Une nouvelle épreuve pour les naufragés rescapés et les familles des victimes, La principale association française de défense est à Bordeaux, sa présidente avait les yeux rivés aujourd'hui sur les images en direct d'Italie.
Reportage de Jean François Géa et Sylvie Tuscq-Mounet.
Le procés du Concordia
Le contentieux est en passe d'être réglé entre la compagnie Costa Croisière et les victimes françaises du naufrage du Costa Concordia. La filiale italienne du groupe Carnival, propriétaire du paquebot échoué le 13 janvier près d'une île toscane, a versé 9.000 euros d'indemnités à 235 des 456 naufragés français, soit un total de 2,115 millions d'euros.
Selon le décompte de l 'avocat de l'association des victime françaises, Me Courtois, quelque 180 familles ont déjà accepté l'indemnisation de 11.000 euros proposée par la compagnie, en échange de l'abandon de toute poursuite pénale ou civile, une vingtaine se sont joints à cette "class action" aux Etats-Unis et une autre vingtaine poursuivent leur chemin seule.
Les 235 restants, qui ont conclu un accord avec Costa Crociere le 17 avril, ont négocié une provision de 8.000 euros chacun, plus 1.000 euros de prise en charge de leurs frais de défense ou d'expertise. La compagnie a versé cette somme le 4 mai. Par cet accord, les passagers gardent la possibilité de se tourner in fine devant les tribunaux.